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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 10:41


" En 1536, l'armée bernoise conquiert le pays de Vaud dans sa marche pour porter secours à Genève. Sans tarder, leurs Excellences de Berne invitent protestants et catholiques à mesurer les arguments de leur foi à la Cathédrale. C'est la Dispute de Lausanne à laquelle participent Guillaume Farel, Pierre Viret, Jean Calvin. Suite à ces débats, MM. de Berne proclament les Edits qui imposent la Réformation dans le Pays de Vaud. Ils s'arrogent les biens de l'Eglise, s'engagent en contrepartie à payer les pasteurs et à les former.

S'ensuit une longue histoire de proximité entre l'Etat et l'Eglise réformée. Le visage de l'Eglise réformée actuelle s'est dessiné, dans ses caractéristiques fondamentales, au 19ème siècle.

L'élément principal consiste en l'accession des laïcs aux responsabilités. En 1863, sont créés les conseils paroissiaux élus par les fidèles, les conseils d'arrondissement, le Synode, le Conseil synodal. Dans les assemblées, les laïcs sont deux fois plus nombreux que les ministres; le fonctionnement en est démocratique. En se dotant de conseils d'Anciens, l'Eglise libre, née d'une rupture avec l'Etat en 1847, avait ouvert le chemin à cet engagement des laïcs. L'Eglise libre et l'Eglise nationale fusionneront en 1966 pour donner naissance à l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud.

Depuis le début du 19ème siècle, la situation des catholiques vaudois a été en s'assouplissant, jusqu'à la Constitution d'avril 2003 qui place les deux Eglises sur pied d'égalité. " (historique lu sur le site de l’EERV). 


Se reconnaissant membre de l'Eglise universelle, l'EERV fait partie de la Conférence des Eglises protestantes romandes, de la Fédération des Eglises protestantes de la Suisse qui la relie au Conseil œcuménique des Eglises. 

Cette Eglise d’un canton suisse est très fière de son organisation démocratique. Elle vient d’ailleurs de renouveler son conseil synodal ce dernier week-end en essayant de réguler des tensions apparues entre l’aile libérale des réformées et une mouvance " évangélique " de type charismatique (toutefois modérée) en émergence. Le pasteur Antoine Reymond, de forte personnalité, a fait les frais de ce remaniement et ne fait plus partie de ce conseil.

Autre preuve de sa vitalité démocratique fut sa façon d’aborder la question de l’homosexualité au niveau de ses ministres du culte. Le débat synodal eut lieu en janvier de cette année. Le consensus mit l’accent sur le respect de la vie privée – il n’est donc pas question d’enquêter sur les orientations sexuelles des pasteurs – et, inversement, sur la discrétion et la non militance des pasteurs qui seraient homosexuels. L’une des résolutions prises le 26 janvier 09 stipule : " De même que l’EERV, à quelque niveau ou moment que ce soit, ne saurait mettre un ministre ou candidat en demeure de dévoiler son orientation sexuelle, de même un ministre ne saurait mettre en demeure l’EERV de se prononcer sur son orientation sexuelle. Pour sa part, le ministre ne saurait utiliser sa fonction comme lieu de revendications ou de militance " (lu sur le blog de Jean Martin
).

L’EERV évite ainsi le désordre qu’il y a par exemple dans les rangs anglicans à la suite d’un évêque américain de cette confession qui déclara haut et fort son homosexualité au grand dam des conservateurs de son Eglise, en Amérique et en Afrique. En bref, pas de participation des pasteurs aux Gay-Pride, mais pleine acceptation des pasteurs homosexuels dans les institutions de l’Eglise.

Aux Etats-Unis, les Eglises unitariennes-universalistes ont moins de retenue et soutiennent ouvertement les droits des homosexuels et autres (bi et transsexuels) au nom de la lutte contre les discriminations. Il faut dire que l’unitarisme a su se détacher du biblicisme qui considère que la Bible est le lieu de la révélation de Dieu, qu’elle est " Parole de Dieu " et qu’en conséquence ses préceptes font autorité. Les fondamentalistes s’en donnent alors à cœur joie pour repérer dans la Bible (qui, rappelons le, est une bibliothèque fort composite) des passages condamnant l’homosexualité.

En tenant compte des travaux d’exégèse de l’Ecole protestante allemande des années 1830, répercutés en Amérique par le pasteur unitarien Théodore Parker (1810-1860), les unitariens américains ont adopté à la fin du XIXème siècle une vision spirituelle, morale et culturelle de la Bible et non plus celle d’un code de conduite obligatoire. Pour eux, la Bible reste un livre inspirant, mais il n’est plus un livre inspiré ! Il est simplement le vécu et le témoignage de croyants en Dieu (y compris les propos de Jésus) et en cela il reste très important mais il n’a plus l’autorité suprême et incontournable que lui avaient conférée les Réformes protestantes du XVIème siècle (y compris le courant anti-trinitarien).

ndrl du 3 juillet 09 - lors de l'édition de cet article, deux paragraphes ont sautés, si bien que le texte ne correspondait plus au titre annoncé ! Nous venons de rectifier et nous présentons toutes nos excuses à nos lecteurs.

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