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23 mai 2013 4 23 /05 /mai /2013 10:34

L'association Evangile et Liberté tient ses Journées annuelles du protestantisme libéral les samedi et dimanche 12-13 octobre 2013 à son lieu habituel : au Belambra Club, presqu'île du Ponant, La Grande Motte, sur le thème "La religion entrte émotion et réflexion". E&L tiendra son assemblée générale le samedi de 18h à 19h15. Le culte sera présidé par Alain Houziaux (pasteur et théologien) et l'envoi sera fait par Jean-Paul Augier (professeur d'histoire à Paris). Renseignements et inscriptions (avant le 15 septembre) auprès de Lucette Marion, 293, impasse Saint-Alban, 30100 Alès, tél. 04 66 86 27 10, courriel : lupi.marion@orange.fr

 

Présentation du thème par James Woody, président de l'association et pasteur de l'Eglise protestante unie (EPU) de l'Oratoire (Paris).

Est-ce vraiment le programme de l'Evangile ? Les textes bibliques sont particulièrement méfiants à l'égard de tout ce qui est spectaculaire, qu'il s'agisse de miracle, de haute taille, de beauté de façade, de ce qui brille [ndlr - constat de l'auteur plutôt surprenant lorsque l'on pense au temple de Salomon et aux visions d'une cour céleste sur le modèle des grands rois de l'Antiquité !]. Il y a des fièvres religieuses que combattent les prophètes et dont il faut se prémunir encore de nos jours, dans tous les domaines de notre vie.

Cependant la foi chrétienne ne consiste pas à vivre hors sol : la parole s'incarne dans des témoins de l'espérance divine, dans des porteurs de l'être qui ont des comportements très humains. Les évangiles se déroulent dans le sang, les cris, les larmes et les bonnes intentions. Nous sommes invités à ne pas nous contenter de bonnes paroles, mais à agir, à aimer activement, loin des discussions de salon.

Ce week-end ne sera pas de trop pour se frayer un chemin entre émotion et réflexion en matière der eligion. Tenir ces deux pôles, certes, mais aussi découvrir que la foi ne se résume ni à une corde sensible, ni à une intelligence vive.

 

e-l_journees_2013_religion_entre_emotion_et_reflexion.jpg

Communications :

 

- samedi 12 octobre

Louis Pernot, pasteur de l'EPU de l'Etoile, chargé de cours en théologie pratique à l'IPT de Paris, Une prédication doit-elle être émouvante ou instructive ?

Maurice Baumann, pasteur, théologien suisse à l'université de Berne, Musique et foi

Sylvie Queval, philosophe, Emotion et réflexion : nos interrogations et nos réponses

 

- dimanche 13 octobre

Emmanuel Toniutti, chef d'entreprise, président de International Ethic Consulting Group, Ethique, décision et responsabilité

Jean-Marie de Bourquenay, pasteur de l'EPU des Batignoles à Paris, La foi est-elle une émotion ?

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 08:45

Extrait de « Patience et passion d'un croyant », 1990, éd. DDB, pages 66-68, envoyé à la Correspondance unitarienne par Antoine Girin. Publié dans le bulletin n° 127, mai 2013, de la Correspondance unitarienne consacré à Charles-Henri Matile, lui-aussi "homme de la terre" (lien).

marcel legaut bergerCe qui m'a le plus apporté, ce n'est pas la vie paysanne en elle-même, mais le fait d'accomplir ce que j'avais à faire. Cependant la vie paysanne a ses vertus propres. C'est une certaine manière d'être, une certaine familiarité avec les choses - chien, troupeau, champs, arbres... - qui journellement nous entourent, dont on use avec sobriété, avec le souci de les économiser, de les faire durer, de les accroître ; une certaine solidarité et même une communion avec ce qui naît, pousse, vit et meurt dans le grand silence et l'anonymat fraternel de la nature ; cette terre, qui me nourrit, où je suis enraciné, où je suis chez moi, au sein de laquelle je suis enfoui, où mon corps sera enseveli, mais que je transcende par ce que je suis. De là, une vigueur, une rusticité, une sobriété de vie où le soin et l'ordre règnent, soutiennent aux heures de fatigue par une présence maternelle. Sans conduire à l'abondance, elles évitent le gâchis, le gaspillage, ces affronts au labeur de 1'homme, ces péchés qui préparent la pénurie, et peut-être les famines de demain. De là aussi, quand on s'exprime, des images qui viennent spontanément à l'esprit, sur les lèvres, un ton personnel, une présence. J'ai connu ici des êtres qui marquaient les lieux de leur présence et dont le souvenir y est ineffaçablement attaché, comme s'ils en avaient fait partie non seulement pendant leur vie, mais encore maintenant, même lorsque, à cause de leur absence, tout s'ensauvage là où ils avaient tant travaillé et peiné. Eh oui ! durant trente ans, j'ai mené cette vie paysanne. J'ai ralenti mon effort dans les dernières années. J'ai tenu les terres dans l'espoir que mes enfants m'y succéderaient. Un de mes f1ls a repris les Granges, deux autres Val-Croissant. (…)

Le rôle d'un pays comme celui-ci est de favoriser la conversion intérieure. Devant les dimensions de la nature, on prend conscience de sa petitesse, mais aussi de la grandeur spécifique de son humanité. Là où l'homme travaille, la nature la plus sauvage prend un visage fraternel. Sans doute, on ne trouve pas ici l'excitation que donne la ville, ce style, ce brillant. Mais la profondeur demande le silence. Ici il est plénier comme en plein ciel, ce ciel de Provence immense, profond, lumineux. (…)

Mais n'améliorons pas le tableau. Il faut dire honnê-tement que je n'étais pas placé dans les conditions d'insécurité des autres paysans. J'avais hérité de mes parents et de mes beaux-parents une certaine fortune. J'avais d'autre part demandé à être mis en congé de l'Université, ce qui m'avait été accordé. - L'Admi-nistration est plus compréhensive à l'égard des « fonc-tionnaires d'un certain grade» qu'envers les lampistes. Je conservais ainsi mes droits à une retraite, qui s'est montrée tellement plus copieuse que celle d'un paysan d'ici ! Cela m'a permis de donner à mes enfants une éducation et des possibilités d'avenir qu'un paysan est rarement en mesure de procurer aux siens. Il est nécessaire de préciser cela, afin de ne pas farder la réalité.

Beaucoup de jeunes d'aujourd'hui rêvent d'un retour à la terre. Ils voient le dessus du problème. Mais la vie est faite des dessous. Il faut qu'ils le sachent. Même en vivant pauvrement on est obligé de prévoir l'avenir. Il n'y a que dans les monas-tères riches où les moines vivent pauvrement, qu'on n'est pas obligé de le faire. Il est difficile de trouver un équilibre dans sa manière de vivre quand on vient de la ville, car les mœurs paysannes ne sont pas spon-tanément naturelles pour un citadin, ou alors on vit en farfelu ; ce n'est pas sérieux, cela ne dure pas long-temps. Ce qui paraît normal à celui qui est enraciné depuis toujours dans le pays met le citadin en porte--à-faux s'il se force à s'y conformer. La vie paysanne, elle aussi, est rude et contraignante. En somme, rien de moins facile, rien de moins idyllique. Mais au vrai, ces jeunes n'ont pas tort, et s'ils réus-sissent, ils ont raison. Peut-être la voie qu'ils s'efforcent de réouvrir se montrera-t-elle à plus ou moins longue échéance une impasse. Qui peut l'assurer devant les problèmes gigantesques que posent les civi-lisations citadines et industrielles ? Mais du moins peut-on affirmer que de telles voies, même si elles sont conduites à échouer, aideront ceux qui s'y consa-crent à atteindre à une profondeur humaine et à une foi dont le monde, de toute façon, aura besoin pour surmonter les situations critiques qui se présenteront dans l'avenir.

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 07:28

Le bulletin n° 127 de la Correspondance unitarienne, de mai 2013 (lien), est tout entier consacré à Charles-Henri Matile, protestant libéral de sensibilité unitarienne-universaliste du canton de Neuchâtel en Suisse.

 

Suite à notre article sur ce site où nous le présentions comme "un homme de la terre" avec, en écho, la référence à Marcel Légaut (lien), ce bulletin de la Correspondance unitarienne comporte un extrait du livre de ce dernier auteur "Patience et passion d'un croyant" qu'il publia en 1990, et que nous avons mis en ligne sous le titre "Marcel Légaut : les vertus de la vie paysanne" (lien).

 

Emile Mihière s'est montré sensible au "plaidoyer pour une religion d'avenir" de l'auteur.

 

Dans un style alerte et lisible pour tous, l’auteur du « Miroir des Eglises », ancien enseignant, nous expose son point de vue et ses expériences sur la réalité du monde, des religions qui nous proposent chacune à leur manière l’idéal d’une vie et d’une pensée qui, pour la plupart du temps, ne tiennent pas la route scientifiquement, ni même raisonnablement.

Si l’auteur s’en prend avec un humour vigoureux à toutes les institutions qui disent posséder « La Vérité », il souligne plus fortement encore les convergences positives qui aboutissent au Dieu universel au-dessus et parfois en dehors de nos « boutiques » cléricales. « Dieu », une source de vie aimante qui nous accompagne de notre naissance jusqu’à la mort et (pourquoi pas) au-delà …

Cette énergie divine, diffuse dans les textes dits sacrés des diverses religions, n’est-elle pas aussi inscrite dans notre patrimoine génétique, nous incitant à œuvrer ensemble, que nous soyons croyants ou incroyants, pour un monde juste et fraternel, suscitant des hommes de bonne volonté …

 

Et Jean-Claude Barbier évoque la correspondance commencée en janvier 2012 qu'il a eue avec Charles-Henri Matile : "Les mots de l'auteur".

 

charles-henri_matile_CH-fond.jpgConstatant la forte déchristianisation en cours en Suisse romande comme dans d’autres pays de l’Europe occidentale, tant chez les catholiques que chez les protestants, Charles-Henri Matile, au terme d’une vie active (il va vers les 70 ans) comme enseignant, s’appuie sur son expérience, ses lectures et ses réflexions personnelles pour prôner une « théologie sans œillères », loin des cercles religieux bien pensants et unanimistes (qui, bien qu’en nette perte de vitesse, n’en continuent pas moins, pense-t-il, à être protégés « d’une façon intéressée par les médias et les politiciens »).

Charles-Henri Matile : randonnée en ski.

Sa fibre est résolument populaire : « Ce n’est pas pour moi que j’ai écrit Le  Miroir des Eglises, mais  pour vous, pour le peuple, pour tous les gens qui se posent des questions ». Il a écrit dans « un langage aussi simple et accessible que possible ; donc pas à l’intention d’intellectuels concepteurs de théories sinueuses auxquelles les gens ne comprennent rien ! ».

Son livre ne manque pas d'optimisme puisqu’il vise un changement de nos mentalités : « Au travers d’une conception d’un christianisme réellement ouvert qui ne cherche pas à proclamer La Vérité, il contient quelques vérités pas toujours dans  la ligne  inamovible d’une certaine société bien pensante et religieusement correcte ». Une œuvre  destinée  à secouer l’inertie d’une société qui baigne dans un matérialisme béat, égoïste et suffisant. En perspective, ni plus ni moins, « le développement d’une charte, espèce de manifeste éthique de tolérance au service de la liberté et de la paix religieuse ».

Son livre est la synthèse de nombreuses questions que les gens se posent sur leurs problèmes existentiels  et sur les Eglises qui ont de plus en plus de peine à convaincre. A l’exemple de sa vie, il est encyclopédique : « Des avis et réponses sur Dieu, les Eglises, la vie, la mort, l’éducation, l’environnement et la société, entre autres », mais il donne aussi des informations sur l’histoire religieuse : l’histoire du christianisme, de ses origines à la mosaïque d’Eglises actuelles,  sur l’histoire de l’Eglise protestante neuchâteloise de 1848 à nos jours (un point fort de son livre), sur l’islam et les religions asiatiques. Finalement, le lecteur y trouvera par touches successives « une analyse du phénomène religieux ».

Qu’on ne s’y trompe pas, ce livre sous son aspect touche à tout révèle non seulement un fort bon sens, mais aussi une bonne culture de l’auteur ainsi que le prouvent ses nombreuses citations. Ce livre est certes éclectique, mais il invite à un vagabondage curieux où l’on redécouvre des choses que l’on croyait connaître.

En prime, et c'est le projet de livre qui lui confère une bonne architecture interne, une vision élargie, au-delà du seul christianisme. Une « foi de camisard » comme aime le rappeler l’auteur, mais désormais ouvert sur le monde entier. D’où une bonne présentation de l’interfaith (l’inter-convictionnalité ; la mise en commun et le partage des spiritualités de l’Humanité) si chère à l'unitarisme-universalisme américain. Nous en avions déjà parlé dans nos Actualités unitariennes du 22 janvier 2012 : « Dialogue inter religieux et principes universels : une proposition de Charles-Henri Matile ». Nous reprenons volontiers avec lui sa devise préférée : « L’union dans la diversité pour un monde meilleur ».

 

Bibliographie :

 

- « Le miroir des Eglises », par Charles-Henri Matile, août 2012, Editions à la Carte, Genève, 150 p. ,

Fr. 28.00 (francs suisse) + frais de d’envoi. Vous pouvez commander le livre auprès de l’éditeur ou encore auprès de l’auteur : Charles-Henri Matile, avenue Robert 55 ; CH 2052, Fontainemelon NE, canton de Neuchâtel, Suisse, courriel (lien) ; tél. 0041 / (0)32 853 31 55, en versant 30 francs suisse par CCP 34-156081-0 (ce qui fait environ 25 euros).

 

dans La Besace des unitariens, à la rubrique : « sur le protestantisme libéral »

- « Après le départ de Ferdinand Buisson : le témoignage d'un protestant de Neuchâtel », par Charles-Henri Matile, message du 29 mars 2012 mis en ligne le 19 avril 2012 (lien).

dans les Actualités unitariennes, à la rubrique « A contre courant, le temps des prophètes »

- « Dialogue interreligieux et principes universels : une proposition de Charles-Henri Matile », par Jean-Claude Barbier, mis en ligne le 22 janvier 2012 (lien).
- « Le miroir des Eglises : un livre pour mieux regarder l'avenir », par Jean-Claude Barbier, mis en ligne le 21 février 2013 (lien).
- « Charles-Henri Matile : un homme de la terre », par Jean-Claude Barbier, mis en ligne 21 février 2013 (lien).
- « Charles-Henri Matile : les mots de l’auteur d’après une correspondance avec lui », par Jean-Claude Barbier, Correspondance unitarienne n° 127, mai 2013, mis en ligne le 8 mai 2013 sur cette page,
- « Charles-Henri Matile : son plaidoyer pour une religion d’avenir », par Emile Mihière, Correspondance unitarienne n° 127, mai 2013, mis en ligne le 8 mai 2013 sur cette page.

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 11:06

Comme toute idéologie, le progressisme est volontariste et militant. Il attire à lui car il invite au progrès, au dépassement des moeurs et des coutumes jugés archaïques, à l’ouverture aux influences étrangères estimées plus évoluées, plus « modernes ». Il est généreux, voulant le mieux être de toute l’Humanité. Il défend des valeurs qu’ils jugent universelles. Il milite pour les combats dits « de Gauche », mais il est très largement partagé par beaucoup de gens qui peuvent voter à Droite. A son actif, on lui doit historiquement de grands et longs combats et des progrès décisifs. Toutefois, comme toute idéologie ne doit-il pas être soumis à la critique de la raison ?


Des succès parfois mitigés
Le divorce, oui, mais quid de l’instabilité matrimoniale qui fait souvent d’un mariage une comédie humaine de courte durée ! L’avortement, certes oui, mais quid des avortements à répétition qui sont pratiqués par certaines jeunes filles comme contraception ! La suppression de la peine de mort, mais que fait-on des récidivistes dangereux ! Le traitement médicamenteux des violeurs, mais que fait-on lorsqu’ils refusent ou cessent leur traitement ? Etc. Tout se passe comme si les progressistes abandonnaient la partie dès que la loi était votée, comme s’ils s’en désintéressaient après l’acquis, volant au secours d’autres causes, et occultant les incidents de parcours. Pas de service après-vente ! Ce sont des conquérants qui ne doutent pas des bienfaits de leurs victoires et non point des gestionnaires …


Parfois, la négation des réalités
Volontariste, désireux de modifier l’état des choses, dénonçant les mentalités installées, le progressisme en oublie de tenir compte des réalités. Il s’enfonce alors parfois dans des négations qui font fi à la fois du bon sens et des connaissances scientifiques.
Tour à tour on nous a doctement expliqué que tous les bébés naissaient égaux en intelligence et que c’étaient les milieux sociaux plus ou moins aisés, plus ou moins cultivés, qui faisaient toute la différence ; or les tests d’intelligence montrent des différences énormes et que les petits Mozart existent tout autant dans les milieux pauvres – l’observation courante le savait déjà fort bien.
On nous a aussi expliqué, toujours doctement, que le caractère, lui aussi, dépendait tout entier de l’éducation, mais force est de reconnaître que, au sein d’une même famille, la diversité existe bel et bien et est parfois extrême. La génétique nous explique d’ailleurs comment chaque individu résulte effectivement d’une combinaison particulière à partir des gènes transmis par les parents. Les études actuelles sur le monde animal vont dans le même sens.
Les théories anglo-saxonnes du « Gender » - le Genre en français – partant du constat que les valeurs traditionnelles d’une société et la culture influencent notre façon de vivre notre sexualité – ce qui est tout à fait vrai – en arrivent à nier tout substrat biologique, comme quoi ce serait la façon d’élever nos enfants et nos choix culturels qui détermineraient notre orientation sexuelle. Dans certains milieux féministes on éduque désormais les enfants en prenant soin d’éviter toute « discrimination », d’une façon indifférenciée par rapport au sexe de l’enfant : plus de rose ni de bleu, mais aussi plus de robes pour les filles et surtout plus d’armes pour les garçons ! et ces derniers obligés de faire pipi assis sur la cuvette des WC et invités à jouer avec les poupées.
On nous a prédit la fin du patriotisme, des appartenances particulières ; on nous a invité à une universalisation de la citoyenneté, et voilà que des rebelles identitaires se multiplient allant jusqu’aux drames liés à des immigrations mal digérées (affaire Mérah en France, affaire des deux frères tchétchènes à Boston aux Etats-Unis, etc.). Apprenons plutôt à mieux vivre nos identités héritées ou choisies et à vivre ensemble avec nos différences.
Au nom de la liberté, le progressisme veut accepter tous les mouvements, toutes les organisations, mais voilà que les courants les plus sectaires, les plus extrémistes, et les terroristes de tout poil s’engouffrent dans la brèche, révélant ainsi la fragilité de nos systèmes démocratiques libéraux.


La permissivité libérale
L’individu est roi, à commencer d’ailleurs par les enfants, et bien sûr les élèves dans nos établissements scolaires. Haro sur l’autorité qui est tout de suite soupçonnée d’être excessive, d’avoir enfreint les droits élémentaires (ce qui s’avère vrai dans certains cas, mais ce qui, de loin, n’est pas « automatique »). La répression est condamnée et les récidivistes ont toujours le droit à une nouvelle chance, sinon plusieurs ! Les droits à ceci et à cela se multiplient et on n’ose plus parler des devoirs, ce qui est une rupture du contrat social tel que le concevait par exemple Jean-Jacques Rousseau. Bien sûr, on condamne les excès trop voyants ; mais on se garde bien de réformer le système mis en place malgré ses ratées et d’exiger concrètement leurs devoirs aux citoyens.

 
L’effet de mode
Si vous ne suivez pas la mode, vous êtes classé comme ringard, conservateur, réactionnaire, etc. L’évolution des mœurs – quelle qu’elle soit – est non seulement permise, mais encouragée, valorisée comme espace d’innovation. Suivre devient une nécessité, indépendamment du contenu. C’est ainsi qu’on trouve toujours de bons arguments pour autoriser la prostitution, la consommation de drogues, la pornographie, le matraquage publicitaire poussant à la consommation, etc. Le profil de « bobo » s’est installé dans les milieux urbains, toujours plus à Gauche que les autres malgré son standing aisé.


La diabolisation des réfractaires
Gare à ceux qui ne marchent pas dans le même sens ! Le courant progressiste se veut populaire, au nom du peuple, et ne peut pas accepter que certains traînent les pieds, fassent des objections, voient autrement. Ils sont tout de suite traités de tous les noms. Cela devient une marche forcée ! Or, les changements de mœurs souhaitables et souhaités font l’objet de propositions et l’on entre alors dans une phase politique. A ce niveau, il est bien normal de discuter en toute démocratie des meilleures solutions, de celles qui peuvent être acceptées par la majorité des gens, qui ont des chances de durer. Le progressiste n’en a cure et va de l’avant, au pas de charge, quitte à scinder la société en deux. Il suit son évidence qui est celle – pense-t-il – des droits universaux … et qu'il veut imposer à tous et à toutes au nom d'une égalité des droits qu'il assimile à une uniformisation des statuts.

 

veilleurs-pour-la-famille.jpg

 

Aux partisans du « mariage pour tous », les veilleurs pour la famille, qui se réunissent chaque soir sur les Invalides à Paris et dans d'autres espaces verts en province, opposent une action non-violente (en rupture avec les catholiques intégristes de Civitas) pour exprimer leur attachement au droit des enfants à avoir un père et une mère qu’ils connaissent (et si possible avec qui ils puissent vivre). Valeurs refuge diront les progressistes. Quoiqu’il en soit, il est possible que la vague libertaire partie des révoltes estudiantines de 1968 marque le pas et que le balancier de l’Histoire reparte dans l’autre sens. Tout courant social, même les mieux intentionnés, s’accompagne en effet d’excès et d’effets pervers qui suscitent une réaction, d’où cette dynamique de balancier qui appelle à un rééquilibrage. On aurait tort de la sous-estimer. Ndlr - ajout du 4 mai 2013 : ces manifestations persistent bien après que la loi ait été votée et s'amplifie à Paris et dans des villes de province, voir le journal La Croix (lien).


En voulant élargir le mariage actuel aux couples homosexuels, le gouvernement français a touché à ce que de nombreuses personnes considèrent – à tort ou à raison - comme un fondement de notre société, d’autant plus que – en filigrane – se profile la légalisation à plus ou moins long terme des mères porteuses et des pères relégués au statut de simples géniteurs. Des voix isolées ont pensé qu’il eut mieux valu faire un statut matrimonial adapté aux seuls couples homosexuels, compte tenu de leur spécificité, lequel aurait certainement été mieux accepté.


Il ne nous appartient pas bien sûr de dire qui a tort ou qui a raison tant le débat est complexe et qu’il y a des arguments valables des deux côtés. Mais constatons que, parmi les manifestants, il y a une très forte majorité de jeunes. Sont-ils catholiques, chrétiens évangéliques, bourgeois, conservateurs, réactionnaires, extrémistes ? Le journal La Croix remarque que cela fait penser aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) que le pape catholique arrive à mobiliser lors de grands show internationaux – et que les jeunes mettent d’abord à profit pour le plaisir de se rencontrer entre eux ; on peut penser aussi à la reprise des pèlerinages qui drainent bien au-delà des seuls croyants.


Est-ce une « nouvelle Droite décomplexée » cette fois-ci hors parti, en quelque sorte populiste, indépendante, branchée directement sur Internet ? Je dirais volontiers qu’ils sont d’abord eux-mêmes, qu’ils ne se laissent pas conter par les partis politiques et les organisations religieuses, qu’ils ne sont pas blasés ni indifférents, qu’ils sont capables d’indignation, de faire la fête autour de valeurs qui leur sont chers, de persévérer dans l’action. Une émergence qui a surpris bien des observateurs ; qui s’amplifie au nez et à la barbe des médias qui y sont majoritairement très défavorables ; certains parlent même de vague.


En tout cas, la Non-violence est pour tout le monde et nous ne pouvons que saluer cette forme de manifestation pacifique (indépendamment de son contenu) en espérant qu’elle pourra contribuer à mettre fin aux dérapages violents et aux actes odieux d’homophobie qui sont survenus ces dernières semaines.


Comme tout article d’auteur, je n’engage que moi-même dans ce texte. Jean-Claude Barbier

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 19:43

Christian-Pheline--82marie-019.jpgNé le 6 août 1925, Christian Phéline, dans sa 88ème année, m’a fait savoir qu’ayant atteint les limites de l’âge il ne pouvait plus lire le bulletin de la Correspondance unitarienne ni les autres documents que je lui envoyais et qu’il avait plaisir à lire. C’était le 10 février 2013. Je lui ai alors demandé de m’envoyer un curriculum vitae afin que je puisse rédiger une présentation de lui pour que nous gardions souvenir de lui. Il me l'a envoyé en quelques lignes, mais j'avais déjà de lui une longue correspondance débutée en septembre 2006 à son initiative. Cet hommage, je le fais de son vivant afin qu’il sache toute l’amitié qui nous liait. Ensuite viendra en son temps une fin de vie annoncée.


Christian est né d’une mère luthérienne d’Alsace. Sans doute est-ce elle qui lui a communiqué sa foi protestante car on le retrouve plus tard comme conseiller presbytéral et prédicateur laïque de l’Eglise réformée de France. Du côté de son père, c’est de la médecine qu’il a héritée. Son père exerçait en effet comme médecin à Blida, en Algérie. Christian fera ses études de médecine avec spécialisation en neurochirurgie à Alger (à partir de 1946), puis à Montréal (1952), puis de nouveau à Alger (1954). En 1958, il est agrégatif dans sa spécialité à Paris et exerce à Alger, Oslo, puis Oran jusqu’en 1962. Avec les Pieds-Noirs, il se retrouve en France. Il participe alors à la création de sa spécialité à l’université d’Orléans, où il effectue des travaux de recherche sur la créativité en neurochirurgie et sur les conditions environnementales du réveil du comateux. Il prendra sa retraite en 1991. Il ne s’arrête pas là puisqu’il enseigne la créativité à l'Institut d'arts visuels et atelier de peinture d’Orléans.


Christian a rendu compte de son expérience clinique dans un livre Le vide et la vie, coma et créations (150 p. + 10 planches hors-texte des tableaux de l’auteur) aux éditions Le Pli*, dans leur collection « Clinique et création », avec la présentation suivante :
Neurochirurgien depuis les années cinquante, Christian Phéline a réalisé, de 1962 à 1991 à l’hôpital d’Orléans, une pratique d’accès au coma impliquant les familles des malades, les soignants et les personnes comateuses elle mêmes. Depuis longtemps, il s’oppose au vide relationnel que maintient le seul réveil technique fait d’eau sucrée, d’oxygène et de soins infirmiers. Il met en œuvre un système d’accueil fondé sur la construction d’un modèle du malade à l’aide d’enquêtes à domicile, de mouvements avec la famille et de réflexion avec l’équipe soignante. La mise en scène de l’univers familier du malade permet que se rejoue des états de conscience antérieurs, sensoriellement et affectivement, et qu’ainsi puisse émerger un sujet momentanément suspendu dans le coma. Nœud central du livre, cette métaphore théâtrale est le ressort créatif de l’auteur qui relate d’autres expériences : celle du pilote à l’épreuve de l’air, celle du peintre et de sa toile, celle du moine zen face à la nature. Ces réflexions d’un humanisme, qui participe d’une lecture du vide dans diverses situations, éclairent un état naissant ouvert à divers possibles et donc, à la créativité.
* A commander aux Editions Le Pli, 3, rue Jeanne d’Arc, 45000 Orléans, tél. 02 38 68 12 78, fax 02 38 62 81 12, courriel : le.pli@wanadoo.fr


Il nous faut signaler aussi son engagement militaire du côté des Forces libres : il s’engage en tant que volontaire dans les forces aéronavales en 1943, suit des cours de pilotage aux Etats-Unis en 1946, est pilote de bimoteur en 1945 et sera démobilisé en 1946. C’est dire d’une part son sens de l’engagement et, aussi, d’autre part sa robustesse, ce dont témoigne son âge actuel. Ce séjour outre-atlantique fera de lui un anglophile ouvert à la culture américaine. D’ailleurs, après sa retraite, il passera une maîtrise en anglais !


Il nous fit bénéficier de ce talent linguistique en nous traduisant plusieurs textes en français dont plusieurs ont été publiés sur notre site documentaire « La Besace des unitariens » :
- L’article de l’Encyclopedia Britannica (1911) portant sur l’unitarisme, mis en ligne le 15 juillet 2007 (lien) et celui du New Advent, une encyclopédie catholique anglaise, sur le même sujet, mis en ligne à la même date (lien).
- Une biographie de James Luther Adams (1901-1994) par l’Unitarian Universalist Historical Society (UUHS), traduite et publiée le 7 mai 2009 (lien).
- Le célèbre sermon de l’Américain unitarien William Ellery Channing sur le « Christianisme unitarien » qui, prononcé à Baltimore en 1819, fut fondateur de l'unitarisme américain (publié par Profils de Libertés en format pdf avec 23 pages, lien) et celui sur " La liberté spirituelle / Spiritual Freedom " (prononcé en 1830), mis en ligne sur le site Profils de libertés en avril 2007 (lien).


Réciproquement, il traduisit en anglais (en collaboration avec un ami, John Kemp) l’un de mes textes paru à la Une de la Correspondance unitarienne, n° 83, septembre 2008, " Une théologie à l’usage de l’unitarisme contemporain " (mis en ligne le 28 août 2008 sur le site de l’Eglise unitarienne francophone dans sa rubrique « Les piliers de l’Eglise », lien). La version anglaise est sous le titre "A Theology Adaptable to Present Day Unitarianism", mise en ligne le même jour mais cette fois placée à  la rubrique du même site « English translation », à usage de nos amis anglophones (lien).

Christian ne s’est pas arrêté à la foi luthérienne de sa mère. Il l’a élargi considérablement avec une fréquentation des quakers et la pratique du zen. Lorsqu’il me contacta le 21 septembre 2006 pour avoir des informations sur la mouvance unitarienne en France, ce sera la sensibilité unitarienne-universaliste, multi-convictionnelle, qui aura sa faveur. Malheureusement, l’Association unitarienne-universaliste de Paris et Île-de-France, lancée en 2003 par Michel Baron, avait cessé toute activité et s’était officiellement dissoute en janvier 2006 ; mais j’avais pu lui parler du Regroupement francophone unitarien universaliste (RFUU), basé à Montréal, avec lequel nous avions mis sur pied un projet de partenariat (lien).
« Je suis heureux de trouver un groupe et une structure idéologique compatible avec le résultat d'une longue péripétie spirituelle nourrie de ma tradition familiale protestante. J'adhère volontiers au groupe Unitarien Universaliste qui est celui qui me libère le plus. Comme médecin, mon abord est nécessairement humaniste et scientifique. Pratiques zen et quakers me sont proches sinon coutumières. »


Nous avions alors convenu d’un rendez-vous à la Grande Motte dans le cadre des prochaines Journées annuelles du protestantisme libéral organisées chaque année par l’association « Evangile & Liberté » durant le week-end de la mi-octobre ; mais en déplacement pour raisons familiales, il dût annuler. Nous n’avons pas eu malheureusement d’autres occasions ; si bien que c’est à distance que nous avons vécu notre relation amicale.


Christian adhéra à l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) (lien). Il eut l’occasion de parler de l’unitarisme dans le cadre de rencontres locales, notamment le 22 novembre 2006 dans le cadre du café philo « Autour de la terre » (lien), et le 27 mars 2007 dans le cadre de l’association France - Grande Bretagne sur le thème « Pourquoi les Anglo-saxons sont-ils unitariens ? » (lien).


Christian a trouvé dans l’unitarisme une stabilité et une sérénité. Il l’a fait dans la version modérée de l’unitarisme francophone qui ne veut pas être en rupture par rapport aux anciennes appartenances et encore moins leur rejet, mais plutôt résulter de l’évolution d’un itinéraire spirituel fusse-t-il hardi et novateur. Il le dit dans un libre propos de lui intitulé « Le choix unitarien, la plus raisonnable des options », paru dans la Correspondance unitarienne n°71, septembre 2007 (lien).


Lorsqu’en avril 2009, je lui demandai des nouvelles de sa santé. Il me répondit son grand âge (84 ans, et le même âge pour son épouse) et les méfaits qui s’ensuivent : « prescriptions d'examens et drogues multiples, avec à la clef diagnostics variés » ; mais aussi il me fit confidence de sa vie apaisée : « Notre vie à deux est paisible et grâce à l'unitarisme le côté interrogation sur notre appartenance spirituelle est au repos ; nous "durons" heureux sans déplacements lointains. [...] merci de m'avoir aidé à trouver mon équilibre ».


Une vie paisible qui est faite de bon sens vis-à-vis de la vie et de la mort, de la lucidité loin des spéculations religieuses et métaphysiques dès lors que l’on dispose d’une culture scientifique, de tolérance et d’ouverture aux grandes sagesses de l’Humanité, et puis aussi de la reconnaissance des héritages reçus. Dans son texte susmentionné que nous avions publié en septembre 2007, il avait ajouté la liste de tous ceux envers qui il se sentait redevable. Nous ne l’avions alors pas publiée par manque de place, mais c’est avec plaisir que nous le faisons aujourd’hui :


« Je voudrais citer ici les noms de tous ceux qui ont marqué mon parcours de façon décisive, en intervenant dans des moments clé de mon existence ; ils ont confirmé mes orientations et agi par leur exemple. Tous ne sont pas unitariens, loin de là, mais tous ont partagé une tranche de vie avec moi.
Mon père, le Dr Maurice PHELINE (Blida) ; mon moniteur John FORSYTHE (US Naval aviation à Memphis, dans le Tennessee) ; des pasteurs : Raymond LEENHARDT, Henri CAPIEU, Louis LEVRIER, Henri LINDEGAARD et Louis PERNOT ; Camille ISARD (théologien), Jeanne-Henriette LOUIS (théologienne quaker et historienne à la Faculté des lettres d’Orléans) ; des médecins : P.LOMBARD , R.GRANGAUD, Jean SUTTER (Alger ), F.FOURNIER (Orléans), Raymond HOUDART (Paris), Yujiro IKEMI (Fukuoka) et Claude BERTRAND (Montréal) ; et puis les soignants des services de neurochirurgie d’Alger, Oran, Orléans ; enfin et plus particulièrement Roger ATTALI, Claude GODIER, Yves BLANCHARD, et Marie-Claude, mon épouse, qui a partagé toutes les péripéties de mon existence et toutes mes interrogations. J’ajoute la documentation fournie par Théolib, Evangile et Liberté, et la Correspondance unitarienne ».


Avec lui, j’ai compris combien notre mouvance, toute minoritaire et inconnue du grand public qu’elle soit, pouvait contribuer au bonheur de certains, à leur sérénité devant la vie et la mort, à leur épanouissement. D’autres me l’ont dit aussi, mais Christian fut le premier à me le dire avec sa sobriété habituelle et son sens de l’amitié.

 

Ajout du 6 juin 2013 - en réponse, ce message de Christian Phéline :
Mon cher ami et maitre unitarien (*), ma fille a lu ton hommage et me l'a transmis. Tu as su rendre vivant ce CV et j'ai eu plaisir et émotion à le lire et relire ; je l'ai transmis à une vingtaine de mes meilleurs amis et j'ai reçu à cette occasion des témoignages trés émouvants : je tiens malgré le retard à te redire mon amitié et te remercier très chaleureusement. Bien à toi dans la concordance de nos opinions et notre quête de vérité spirituelle. Je t'embrasse. chph

* la tradition unitarienne ne prévoit pas ce titre. Seuls les ministres du culte ayant été confirmés dans leurs études de théologie (de niveau universitaire) sont appelés "révérends". Ce titre est emprunté aux ordres spirituels comme la franc-maçonnerie, mais, dans le cas présent, je l'accepte volontiers en toute modestie au sens enseignant du terme compte tenu du travail d'explication de l'unitarisme que je fais depuis octobre 2002 avec le lancement du réseau de la Correspondance unitarienne, l'animation de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) depuis 2004 et la fondation de l'Eglise unitarienne francophone en 2008.

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 11:51

le_bois_du_lys_logo.pngLa retraite du printemps 2014 de l’European Unitarian Universalists (EUU) aura lieu du vendredi 11 au dimanche 13 avril près de Fontainebleau, au Centre international de séjour au Bois-du-Lys (lien), dans la commune de Dammarie-les-Lys. La retraite sera animée par le révérend Chris Buice de l’Eglise unitarienne-universaliste « Tennesse Valley » de Knoxville dans l’Etat du Tennessee (Etats-Unis).
Bonne programmation, un an avant, afin que les participants puissent déjà réserver la date de l’événement !

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 17:44

L’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) est un réseau mondial fondé le 4 mars 1995, à Essex, dans l'Etat du Massachusetts aux Etats-Unis. Il réunit la plupart des unitariens du monde entier et de divers sensibilités (chrétiens unitariens, autres unitariens, universalistes, et unitariens-universalistes). Chaque pays y est représenté par une association, congrégation, Eglise ou conseil national. Pour la France, c’est le Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF) ( lien).

 

les-tribulations-dun-chinois-copie-1.jpgTout naturellement, l’ICUU a ouvert une page sur Facebook, réseau social très fréquenté par les unitariens. Mais les tribulations commencèrent car quelques conversations furent un peu vives et le bureau exécutif de l’ICUU, au lieu de les modérer (ce qui est chose aisée lorsqu’on est administrateur), préféra ouvrir une page officielle pour l’ICUU (lien) et faire de la première page un groupe de discussion bien distinct, n’engageant plus la responsabilité de l’ICUU et en lui changeant l’appellation : « Unitarians & Universalists Worldwide » (du monde entier) (lien). Puis comme cela ne suffisait pas pour bien marquer la différence, il a annoncé la suppression de ce groupe devenu privé pour la fin de ce mois de mars.

 

Toutefois, certains affirmèrent leur attachement à cette formule de groupe de discussion, ce qui a donné un nouveau groupe intitulé désormais : « Unitarians and Universalists around the world » (lien). Il est administré par la Danoise Gevene Hertz et l’Américaine Mary Wellemeyer. Nous lui souhaitons longue vie. Qu’on se le dise : il est totalement indépendant de l’ICUU !

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 23:52

ICUU_new_york_2014.jpgLa prochaine rencontre internationale que l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) organise tous les deux ans aura lieu dans l’Etat de New-York, à la congrégation unitarienne-universaliste à Manhasset  au 48 Shelter Rock Road (à l’est de New-York) (lien), du 28 au 31 janvier 2014
Cette rencontre se fera sur le thème « Les cultures qui relient », celles qui nous invitent à nous unir dans l’amour et la compassion. En swahili on dit " Bora kujenga madaraja kuta kuliko ", comme quoi « Il est préférable de construire des ponts que des murs » ou encore « Mieux vaut s’unir que de se séparer ». Le swahili est parlé principalement comme d'une langue seconde par de nombreux Africains, pour communiquer avec les autres au-delà de la langue de leur propre tribu. C’est aussi un objectif pour notre foi progressiste qui consiste à transcender les cultures existantes pour arriver à une unité spirituelle et valoriser les compétences multiculturelles.
Les séances auront lieu sur le campus de la congrégation et l’hébergement des participants se fera dans les hôtels Ramada Adria et à Bayside à proximité (avec un service de navette).
Le vendredi 31 janvier, nous visiterons les Eglises du complexe des Nations-Unis  à New-York et le siège même des Nations-Unies. Une cérémonie de clôture et un culte auront lieu dans la chapelle interconfessionnelle des Nations Unies.
Cette rencontre internationale sera suivie d’une autre, le week-end suivant (1-2 février), réservée aux ministres du culte.

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 10:19

Il fait penser indéniablement à un Marcel Légaut (lien) optant pour une vie rurale : « Je me sens plutôt un homme de la terre avec assez d’instruction pour le métier que j’ai exercé [instituteur] . C’est pour des gens comme moi que j’écris. J’ai passé ma vie dans un village du Val de Ruz entre Neuchâtel et la Chaux de Fonds et je ne pourrais pas m’imaginer en ville !  Il me vient maintes idées en soignant mon jardin, en promenade, en faisant du  ski de fond ou en coupant mon bois ».

charles_henri_matile_fendant_du_bois.jpg

Ne nous y trompons pas ! ces hommes ont une longueur d’avance sur bien de milieux intellectuels plus classiques dont certains sont complètement coupés des réalités, dans leurs bulles abstraites. Karl Marx l’avait déjà pensé : l’artisan et l’ouvrier, avec leurs mains, ont une meilleur connaissance des rapports sociaux car ils les vivent à la base ; … bon, il avait oublié semble-t-il les paysans qui pourtant, eux aussi, travaillent de leur main !
 

D’ailleurs le terme d’intellectuel ne s’adresse pas forcément aux diplômés de nos enseignements, mais suppose que la personne soit capable de produire des idées nouvelles, d’écrire des textes originaux, qui ne soient de simples duplicata. L’intellectuel est tout sauf un perroquet ! Combien de supposés intellectuels qui bavardent, se contorsionnent, retombent toujours sur leur pied avec des argumentaires à ne plus en finir, fuient les questions gênantes, sélectionnent les informations qui leur plaisent, manquent manifestement de courage, font preuve d’une générosité démagogique. Oui, retrouvons le bons sens et le contact direct avec les réalités de ce monde, avant d’écrire quoi que ce soit !


Charles-Henri Matile est un homme de cette trempe, habitué aux longs hivers de sa Suisse natale, connaissant bien les histoires locales de son canton, méditant à la Jean-Jacques Rousseau durant ses longs périples en ski ou lors de ses promenades champêtres, lisant avec curiosité le soir au coin du feu. Un homme de grand cœur parlant un langage direct, parfois rude à entendre car ce qu’il dit est de l’ordre des convictions.


Lisez son livre car il vous étonnera par sa force (lien) !

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 09:01

charles_mathilde_le_miroir_des_eglises_couverture.JPGLe miroir des Eglises, par Charles-Henri Matile, août 2012, Editions à la Carte ( lien), Genève, 150 p. , Fr. 28.00 (francs suisse) + frais de d’envoi
Vous pouvez commander le livre auprès de l’éditeur ou encore auprès de l’auteur : Charles-Henri Matile, avenue Robert 55 ; CH 2052, Fontainemelon NE, canton de Neuchâtel, Suisse, courriel (lien) ; tél. 0041 / (0)32 853 31 55, en versant 30 francs suisse par CCP 34-156081-0 ou à son compte bancaire à la Banque Cantonale Neuchâteloise (BCN) à CH-2053 Cernier (canton de Neuchâtel),  n° H010 130 05 (ce qui fait environ 25 euros).

Présentation de l’éditeur en 4ème de couverture :
Né le 9 janvier 1943 à Fontainemelon, dans le Val-de-Ruz, Charles-Henri Matile est demeuré attaché à sa terre et a profité de sa retraite pour mettre le style sobre, intelligible et non moins élaboré qu’il a tenté d’inculquer à nombre d’élèves, au service de la spiritualité et de la paix dans le monde.
Au travers du développement d’un manifeste pour une fraternité humaine, un christianisme de tolérance, la liberté de conscience et le respect des croyances les plus diverses, l’auteur s’attache à démontrer que toute religion crédible découle nécessairement de l’Energie universelle qui soutient la vie et la création, et dont Jésus a été l’un des plus illustres ambassadeurs auprès de l’Humanité.
L’effort entrepris pour distinguer l’authentique de l’invention dans la religion devrait ne pas laisser le lecteur indifférent, sinon apporter des réponses aux questions d’une foule de gens que les Eglises ne parviennent plus à convaincre et pourtant en quête de spiritualité.
En tous les cas, Le Miroir des Eglises invite à réfléchir et arrive à point nommé pour s’associer au 300ème anniversaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau.

Et pour l’auteur :
Plus précisément, LE  MIROIR DES EGLISES c’est :
- une analyse du phénomène religieux,
- l’image d’un christianisme altéré par l’histoire,
- une critique des Eglises dont les gens se détournent de plus en plus,
- des informations sur l’histoire de l’Eglise  neuchâteloise,
- une référence culturelle et spirituelle indispensable pour les gens qui ne veulent plus confier leurs enfants à l’Eglise !
- un plaidoyer pour un christianisme réellement ouvert, la liberté de conscience et le respect d’autrui,
- un effort pour distinguer la spiritualité de la religion,
- faire la part des choses sur cet islam qui défraye la chronique,
- un rappel de l’alternance universelle du yin et du yang,
- une synthèse de l’éthique commune aux grands sages de l’Humanité,
- une suite de réflexions sur la société, l’économie, l’éducation et l’environnement,
- le développement d’une charte au service de la paix dans le monde,
- une œuvre destinée à secouer l’inertie d’une société qui baigne dans un matérialisme béat, égoïste et suffisant.
- un livre écrit dans un langage accessible, loin des théories sinueuses d’intellectuels auxquelles les gens ne comprennent rien !

 

Jean-Claude Barbier : les mots de l'auteur à partir d'une correspondance (depuis janvier 2012) avec lui

 

Constatant la forte déchristianisation en cours en Suisse romande comme dans d’autres pays de l’Europe occidentale, tant chez les catholiques que chez les protestants, l’auteur, au terme d’une vie active (il va vers les 70 ans), s’appuie sur son expérience, ses lectures et ses réflexions personnelles pour prôner une « théologie sans œillères », loin des cercles religieux bien pensants et unanimistes (qui, bien qu’en nette perte de vitesse, n’en  continuent pas moins, pense-t-il, à être protégés "d’une façon intéressée par les médias et les politiciens").

 

Sa fibre est résolument populaire : « Ce n’est pas pour moi que j’ai écrit Le  Miroir des Eglises, mais  pour vous, pour le peuple, pour tous les gens qui se posent des questions ». Il a écrit dans « un langage aussi simple et accessible que possible ; donc pas à l’intention d’intellectuels concepteurs de théories sinueuses auxquelles les gens ne comprennent rien ! »


Son livre ne manque pas d'optimisme puisqu’il vise un changement de nos mentalités : « Au travers d’une conception d’un christianisme réellement ouvert qui ne cherche pas à proclamer La Vérité, il contient quelques vérités pas toujours dans  la ligne  inamovible d’une certaine société « bien pensante et religieusement correcte ». Une œuvre  destinée  à secouer l’inertie d’une société qui baigne dans un matérialisme béat, égoïste et suffisant. En perspective, ni plus ni moins, « le développement d’une charte, espèce de manifeste éthique de tolérance au service de la liberté et de la paix religieuse ».


Son livre est la synthèse de nombreuses questions que les gens se posent sur leurs problèmes existentiels  et sur les Eglises qui ont de plus en plus de peine à convaincre. A l’exemple de sa vie, il est encyclopédique : « Des avis et réponses sur Dieu, les Eglises, la vie, la mort, l’éducation, l’environnement et la société, entre autres », mais il donne aussi des informations sur l’histoire religieuse : l’histoire du christianisme, de ses origines à la mosaïque d’Eglises actuelles,  sur l’histoire de l’Eglise protestante neuchâteloise de 1848 à nos jours (un point fort de son livre), sur l’islam et les religions asiatiques. Finalement, le lecteur y trouvera par touches successives « une analyse du phénomène religieux ».


Qu’on ne s’y trompe pas, ce livre sous son aspect touche à tout révèle non seulement un fort bon sens, mais aussi une bonne culture de l’auteur ainsi que le prouvent ses nombreuses citations. Ce livre est certes éclectique, mais il invite à un vagabondage curieux où l’on redécouvre des choses que l’on croyait connaître.


En prime, et c'est le projet de livre qui lui confère une bonne architecture interne, une vision élargie, au-delà du seul christianisme. Une « foi de camisard » comme aime le rappeler l’auteur, mais désormais ouvert sur le monde entier. D’où une bonne présentation de l’interfaith (l’inter-convictionnalité ; la mise en commun et le partage des spiritualités de l’Humanité) si chère à l'unitarisme-universalisme américain. Nous en avions déjà parlé dans nos Actualités unitariennes du 22 janvier 2012 : « Dialogue inter religieux et principes universels : une proposition de Charles-Henri Matile » (lien).

Nous reprenons volontiers avec lui sa devise préférée : l’union dans la diversité pour un monde meilleur / In der Vielfalt verbunden für eine bessere Welt

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