L’Eglise unitarienne francophone (Eufr) a été lancée le 3 juin 2008 par le réseau de la Correspondance unitarienne. Il s’agit d’une Eglise " linguistique " qui s’adresse en priorité aux unitariens isolés dans les pays francophones – en cela elle correspond à son aînée anglophone, la Church of Larger Fellowship (CLF), fondée en 1944, que nous avions présentée dans notre bulletin n° 37, novembre 2004 " Une Eglise par correspondance aux Etats-Unis " - en lien - (à noter qu’Albert Schweitzer s’inscrivit à ses bulletins tout en restant protestant libéral ; la CLF était alors dirigée par son ami, le Dr. Georges Marshall).
Le logo de l'EUfr est un calice dessiné sur celui utilisé par l'Eglise unitarienne de Kolozsvar, laquelle est notre Eglise historique - l'Eglise unitarienne de Transylvanie fondée en 1568 - sur fond de l'emblème de la Francophonie. Il a été réalisé avec le concours de l'artiste breton Petrus (voir son site) sur une idée de Jean-Claude Barbier
Mais elle concerne aussi les communautés unitariennes existantes au Québec (à Montréal et à Ottawa), en France et pays voisins (Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens) et en Afrique noire (Burundi, les deux Congo, et Togo). Chacune d’entre elles a été invitée à désigner un membre pour siéger au conseil de l’Eglise et celui-ci s’est élargi ensuite par cooptation, jusqu’à 7 membres actuellement. Ce Conseil reflète la diversité géographique de l’Eglise avec 3 Français, 3 Africains et 1 Américain, celle des sensibilités (4 chrétiens unitariens, 2 unitariens-universalistes et 1 unitarien), également la différence des genres (2 femmes, 5 hommes).
Ce Conseil prend ses décisions au consensus : cooptation de nouveaux conseillers (le nombre de ceux-ci passant ainsi de 5 à 7), choix d’un pasteur (en l’occurrence Maria Pap, une ministre du culte de notre Eglise historique, l’Eglise unitarienne de Transylvanie), inauguration de la chaire du pasteur (avec ouverture d’une rubrique spéciale sur le site de l’Eglise), lancement d’une chorale, programme de formation pour un candidat au ministère pastorale (Jean-Charles Sikner), traduction en français des prières que l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) propose chaque mois à l’ensemble des communautés unitariennes du monde entier pour accompagner l’allumage de la flamme de notre calice, ouverture d’une rubrique destinée à recevoir les " faire-part " des uns et des autres, élaboration d’un logo emblématique de l’Eglise (avec l’aide bénévole d’un artiste de Lorient), prochain lancement d’un programme d’aide aux populations pygmées d’Afrique centrale (avec le concours de l’association unitarienne Lisanga ya Bandimi na Nzambé du Congo Kinshasa), etc.
Bien entendu, vue sa dimension internationale, cette Eglise n’est pas matériellement localisée, mais elle fonctionne par correspondance et a un site sur la Toile*. C’est une Eglise " online " selon l’expression des anglophones – " Sur la Toile " pour nous. A noter que le concept d’Eglise virtuelle ne s’applique pas à notre cas car il s’agit bel et bien d’une Eglise réelle qui repose sur des relations concrètes, visualisables par images et par vidéo, non anonymes. Rien à voir donc avec les communautés religieuses de la Second Life où évoluent des avatars et qui utilisent, elles (et avec talent), les possibilités du virtuel.
* il existe la First Unitarian Universalist Church of Second Life (FUUCSL) avec déjà plus de 600 fidèles.
En plus des activités sus mentionnées, le site offre des espaces (sous la forme de rubriques) :
un espace documentaire (" la bibliothèque de l’EUfr "), un espace de prières et de méditations (où le fidèle peut trouver des textes qui nous invitent à une élévation morale et spirituelle), enfin, prochainement, un espace cultuel où les fidèles, après avoir réalisé un culte de maison (seul, en famille, avec des voisins ou amis) témoigneront de leur vécu.
Selon la tradition unitarienne, cette Eglise respecte la foi et les convictions des uns et des autres, invitant ceux-ci à s’exprimer avec leur propre identité et culture. Une rubrique "
Croyants – non croyants " explique, par des textes d’auteurs variés, que le clivage entre " ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas " est, aujourd’hui, en voie de dépassement– non seulement par l’action comme l’avait déjà si bien chanté le poète Louis Aragon, mais aussi théologiquement. Notre Eglise prône résolument un " unitarisme contemporain " où chacun est reconnu et valorisé par ce qu’il est, ce qu’il apporte, ce qu’il partage avec les autres. L’hymne à la Vie, qui est pour nombre d’entre nous Louanges à Dieu, concerne tous les êtres sans aucune discrimination. Notre Eglise est ouverte à tous dès lors qu’il y a envie de partager sa foi avec pleine tolérance et d’encourager autrui dans sa propre spiritualité.
présentation parue dans le bulletin de la Correspondance unitarienne, n° 89, mars 2009, rubrique "Document".