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24 août 2008 7 24 /08 /août /2008 05:38

Le dalaï lama, lors de sa visite en France, a confirmé ce que tout le monde sait : la répression continue plus que jamais au Tibet. Ce samedi matin, à Paris, une banderolle portant l'inscription "La Chine ment, le Tibet meurt" a été déployée sur toit de l'immeuble qui jouxte l'ambassade de Chine. A Katmandou, capitale du Népal, ce sont entre 1 000 et 1 500 personnes qui chaque jour manifestent (une partie d'entre elles sont arrêtées puis relâchées).


La politique chinoise opportuniste, s'engouffrant à l'extérieur dans tout ce qui est anti-occidental (hormis Al Quaïda car la nébuleuse islamique soutient les indépendantistes du Turkestan oriental et y commet des attentats), affairiste, vendant ses produits sans service après-vente, colonialiste au sein de "son empire", impérialiste dans ses rapports avec les autres nations, est en train de se faire connaître ... en partie grâce à des jeux olympiques qui étaient censés consacrer son intégration mondiale. Les historiens ne manqueront pas de faire le parallèle avec les jeux de Berlin sous l'Allemagne hitlérienne qui, elle aussi, revendiquait une réintégration internationale (après sa mise en quarantaine suite à la Première guerre mondiale).

Ceci est le fait d'un gouvernement resté communiste, s'appuyant sur un parti unique d'autant plus puissant que ses caisses sont alimentées par le racket des entrepreneurs capitalistes (corruption oblige), sur l'ethnie chinoise majoritaire (celle des Hans) qui bénéficient de la colonisation des populations voisines, et sur une opinion aisément manipulées par le nationalisme.

Les pressions extérieures ayant montré leurs limites, l'espoir se porte sur les milieux ruraux, le prolétariat urbain, les petits commerçants et artisans qui sont largement victimes du système, repoussés pour les premiers des vallées inondées par les grands barrages hydroélectriques, pour les autres des centres urbains. C'est sans doute la démocratisation interne de la Chine qui fera exploser le système.

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17 août 2008 7 17 /08 /août /2008 19:24

La Société de New-York pour la culture éthique, qui se compte comme organisation religieuse mais qui se proclame comme une religion sans Dieu, regroupe quelques 3 000 membres, athées, agnostiques ou " humanistes ", et organise, en plein centre-ville, des rencontres dominicales, avec, parallèlement, une école du dimanche pour les enfants. Elle gère un collège important, fort réputé.
Voir une vidéo de l'Agence France Presse (AFP) présentant cette Société
http://fr.news.yahoo.com/afp/20080815/video/vwl-a-new-york-une-religion-sans-dieu-acb3f14.html

A partir de la fin du XIXème siècle, les congrégations unitariennes américaines se sont ouvertes aux agnostiques et aux athées en recherche spirituelle. Cette ouverture a conduit à ce qu’on appelle l’unitarisme-universalisme où, aux chrétiens, se sont ajoutés bien d’autres croyants d’autres religions et des " humanistes ". Dans ces assemblées hétérogènes, la référence à Dieu est souvent remplacée par celle au mystère de la Vie ou autre euphémisme afin de ne pas choquer ceux qui pensent que la croyance en un Dieu providentiel relève de convictions plutôt personnelles et non partageables par l’ensemble des membres. Il n’en reste pas moins que cette référence à Dieu n’est pas interdite et est laissée à l’appréciation de la libre conscience et libre expression de chacun.

Dans le cas présent, un pas de plus est franchi, à savoir que la référence à Dieu est exclue et que seule une approche éthique est acceptée. Les croyants, qui sont et restent partie prenante au sein de l’unitarisme-universalisme, se trouvent ici non desiderata.

Le comble pour cette " Société ", c'est de conserver, malgré tout, toutes les apparences d'un héritage du protestantisme avec office dominicale, sermon, école du dimanche pour les enfants, etc.  L’approche est seulement éthique et non plus cultuelle. Alors pourquoi encore parler de religion ?

siège de la Brooklyn Society for Ethical Culture, maison dessinée pour un particulier par l'architecte William Tubby

A noter, à son actif, que cette organisation qui se dit "religieuse" n'a toutefois pas usurpé le nom d'Eglise et qu'elle a été fondée directement conformément à ses objectifs, donc sans ambiguité. Il n'y a donc pas eu transformation par coucouisme d'une Eglise chrétienne en Société pour la culture éthique.

Pour information, cette Société religieuse n’est pas adhérente à l’Unitarian Universalist Association (UUA) of congrégations et ne revendique aucun lien avec l’unitarisme.

Complément d'information donné par Grégoire Maury le lundi 18 août : 

"la société de culture éthique de New-York est membre de l'organisation International Humanist and Ethical Union. En France cette organisation a pour membres des associations comme l'Union rationaliste ou la Fédération nationale de la Libre Pensée. L'organisation semi-religieuse du mouvement de "Culture éthique" rappelle un peu le culte de la Raison et de l'Être Suprême à l'époque de la Révolution".

Complément d'information donné par Pascal Acker le mardi 19 août :

La New York Society for Ethical Culture fut fondée en 1876 par Félix Adler, fils d’un rabbin allemand immigré à New-York et animateur d’une des plus importantes synagogues de la ville. Il fit ses études en Allemagne à l’université d’Heidelberg et apprit, à la suite du théologien Emmanuel Kant, à valoriser le meilleur dans l’Homme et dans chaque être humain. Il se retrouva ainsi de plain pied au sein du mouvement transcendantaliste américain dont la figure de proue fut le philosophe, ex pasteur unitarien, Ralph Waldo Emerson.  http://www.transcendentalists.com/felix_adler.htm

F. Adler suscita d’autres sociétés du même genre dans tout le pays, réunies au sein de l’American Ethical Union (AEU). En 1952, cette association fut cofondatrice, avec des mouvements " humanistes ", de l’International Humanist and Ethical Union (IHEU) laquelle rassemble des humanistes, agnostiques, athées, rationalistes, libres penseurs, séculiers, sceptiques, etc.

http://en.wikipedia.org:80/wiki/Ethical_Culture
http://www.aeu.org
http://www.iheu.org

La mouvance " humaniste " existe aussi au sein de l’unitarisme-universalisme ; mais là, elle cohabite volontiers avec les autres croyances. Elle y est même importante puisque, au sein de l’Unitarian Universalist Association (UUA) of Congregations, 54% des membres se disent humanistes et 18% athées.
http://archive.uua.org/news/011205.html

Deux communautés UU sont d’ailleurs affiliées à l’American Humanist Association (AHA) : l’Humanist Study Group of the UU Church of Worcester (Massachusetts) et la DuPage Unitarian Universalist Church (à Naperville dans l’Illinois)
http://www.american humanist.org

Complément d'information donné par Pascal Acker le vendredi 22 août :

A Londres, l'histoire de La société pour la culture éthique est significative de toute une évolution de milieux chrétiens non conformistes.

Un groupe de ces chrétiens prend en 1793 le nom de Philadelphiens ; ils sont de théologie universaliste laquelle rejette l'existence de l'enfer puisque le sacrifice rédempteur de Jésus a été fait une fois pour tout et pour tous. Sous l'influence de ses pasteurs, la communauté évolue au début du XIX° vers l'unitarisme (comportant donc le rejet du dogme trinitaire et la croyance en Jésus simplement homme et non dieu, ni Dieu incarné) ; elle devient alors la South Place * Religious Society ; puis, en 1888, elle abandonnera la référence à Dieu, devenant la South Place Ethical Society.
* la première chapelle des Philadelphiens fut construite à South Place en 1824. En 1926, ce qui est devenue l'Ethical Society se déplace à Red Lion Square et emménage trois ans plus tard, en 1929 à Corway Hall. Le nom du premier emplacement est maintenu dans la dénomination.

Pour plus d'informations :
http://www.ethicalsoc.org.uk
http://en.wikipedia.org/wiki/South_Place_Ethical_Society
http://www.secularsites.freeuk.com/spesindex.htm


Pour une réflexion sur l’ouverture des communautés chrétiennes aux non-chrétiens (et éviter le coucouisme), voir notre rubrique sur
le Manifeste d’Avignon (dans notre site de l’AFCU)
 , et le bulletin de la Correspondance unitarienne n° 65, mars 2007Christianisme d’ouverture et post-christianisme. Faut-il inviter les autres à faire partie de nos communautés chrétiennes ? " par Jean-Claude Barbier.

 


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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 15:03

En ce jour de l’Assomption de la Vierge Marie, dogme catholique certes émouvant mais qui fait partie de l’imaginaire enchanteur que nous proposent les religions, nous préférons parler de Gordon, le petit robot de l’avenir qui nous donne le vertige. Toute la presse en parle comme de la naissance d’un " nouveau né " fait de main d’homme. Longue vie au petit Gordon !

Vous trouverez des informations, par exemple sur Yahoo Actualités 


Le cerveau biologique du robot, baptisé Gordon, a été créé à partir de neurones prélevés sur un rat. Ils ont été placés dans une solution, séparés puis mis sur un lit d'une soixantaine d'électrodes. CQFD !

Les unitariens francophones ont un lieu de discussion, qui est un groupe Yahoo. Voici déjà deux réactions à chaud, à ce jour, à cet événement :

Grégoire Maury - "Cela rejoint le courant de pensée "transhumaniste" pour qui l'Humanité doit anticiper son évolution en utilisant les connaissances scientifiques pour améliorer ses capacités (mentales, vivre plus longtemps, etc.) et enfin créer de la Vie dans l'univers. Pour eux l'Humanité, au fur et a mesure qu'elle se développe, doit accomplir sa mission qui est d'engendrer à son tour la Vie (comme un enfant qui naît, grandit, devient ado, puis à son tour devient père - la Création devient Créatrice). Les transhumanistes accordent dès lors beaucoup d'importance à la science, et ils luttent contre certaines mesures "éthiques" (la recherche sur les cellules souches, etc.) qu'ils jugent comme étant des obstacles à l'avancement de l'évolution l'Humanité."

Il y a un groupe transhumaniste au sein de la mouvance unitarienne-universaliste, aux Etats-Unis (bien que peu actif pour le moment : un groupe de discussion sur Yahoo, fondé le 11 janvier 2005, avec 17 membres seulement à ce jour et très peu de messages. Il faudrait que ce courant, pour se développer, ouvre un site).

Michel Lefeuvre
(philosophe des sciences) - "
Ne pas confondre la bionique –le mélange de l'informatique et de la vie-, le cas envisagé ici, avec l'intelligence artificielle. On ne peut dire que Gordon soit tout à fait un robot : c'est une "chimère ", c'est à dire ici un mélange de vie et d'informatique. Au niveau des robots, quelques uns, au contact de l'expérience, semblent pouvoir apprendre : éviter, par exemple des objets dangereux pour leur survie ; certains roboticiens pensent que ce n'est pas un véritable apprentissage, qu'il s'agit d'un " artefact ", le robot n'étant que la concrétisation de l'intelligence dissimulée de son organisateur.

L'introduction de neurones dans l'apprentissage change-t-elle la nature du problème ? Les neurones des cellules vivantes et non des circuits électroniques semblent en effet prendre le contrôle de la chimère. C'est une expérience intéressante à suivre mais qui n'en est qu'à ses débuts. Selon moi, le cerveau est une machine biologique au service d'une instance personnelle avec laquelle elle ne fait qu'un."

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 07:39

L’Eglise unitarienne universaliste du Kénya (Unitarian Universalist Church of Kenya, UUCK - en fait une Eglise chrétienne unitarienne) a mené, ce mois de juillet, une campagne d’évangélisation dans les ethnies voisines du pays kisii où elle s’était jusqu’alors développée.

Cette initiative a débouché sur de nouvelles implantations : en pays samburu, à Kodia, avec le révérend Jackson ; en pays kipsgis, à Kericho, avec le révérend Samwel Rotich ; et en pays massai avec le révérend Moses Mbatitu.

Ce faisant, cette Eglise déborde de son berceau d’origine et acquière une dimension pluriethnique. Elle se développe en milieu rural. Par ses activités sociales, elle aide les orphelins.

Pour plus ample information sur cette Eglise, voir nos articles sur le Kénya à la rubriqueen Afrique ".

le révérend Patrick Magara, appelé affectueusement "bishop", fondateur de l'UUCK (photo Jean-Claude Barbier, prise à Oberwesel lors de la rencontre de l'ICUU en novembre 2007).

 

 

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 05:52

 La communauté chrétienne unitarienne de Buenos Aires (Argentine), dont nous avons parlée ici le 2 juillet 08, connaît un développement rapide avec un culte régulier dans une église louée et une extension à Montevideo, la capitale de l’Uruguay – ce qui a justifié l’adoption d’une nouvelle dénomination, l’Eglise s’appelant dorénavant Iglesia Cristiana Unitaria de Latino america (voir notre additif en date du 20 juillet à notre article précédent).

Un trio d’animateurs est à la base de ce succès : le révérend Ramiro Anzit, l’ " ancien " Juan Esteban et Mariano Salguero (sur la photo, de gauche à droite : Mariano, Ramiro et Juan). D’autres pasteurs et " anciens " seront ordonnés pour accompagner l’extension de cette jeune et dynamique Eglise.

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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 18:47

Michel Bellin dédicacera son dernier ouvrage " IMPOTENS DEUS de l’angélisme chrétien à l’homophobie vaticane " aux éditions de l’Harmattan (collection Minorités & Sociétés), le vendredi 12 septembre 2008 à 19h 30 au CENTRE LGBT, 63, rue Beaubourg, 75003 Paris (métro Rambuteau).

Avec au programme : un entretien mené par Eric Garnier, militant associatif gay, et des comédiens liront quelques extraits du livre. L’auteur dédicacera également ses deux précédents ouvrages parus aux Ed. Gap : " Ieschoua mon amour " * et " Charme et splendeur des plantes d’intérieur ". À l’issue du débat (homosexualité et christianisme) et de la séance de dédicace, le verre de l’amitié réjouira tous les participants.
Présentation du livre et renseignements complémentaires sur le site personnel de l'auteur  http://www.michel-bellin.fr/
* voir notre compte-rendu de ce livre  Loïc ou le drame de l’homosexualité vécu de l’intérieur en date du 27 septembre 2007

Merci de venir nombreux à ce rendez-vous littéraire - et avant tout militant ! Michel Bellin

présentation du livre en 4ème de couverture :

Impotens Deus
. Traduction : " Dieu impuissant ". Au double sens du terme : ni souveraineté ni fécondité. Une simple hypothèse aussi usée que le monde et qui ne tient aucune de ses promesses. Exit l’Éternel !

Telle est, après trente ans de désintoxication, la conclusion de l’auteur, qui fut prêtre. Mais son constat n’est pas amer pour autant, plutôt serein et même radieux : l’Homme seul. Charnel et périssable. Pitoyable et sublime. Enfin affranchi ! Et à foi neuve, catéchisme inédit : le contraire de croire ? Savoir. Le contraire de prier ? Rire. Le contraire de mourir ? Jouir.

Pour témoigner ici de cette conversion, point de théorie ni d’arguties, surtout pas un autre traité d’athéologie. Juste des mots en rafale, à la volée. Pour jongler et peut-être semer... Des mots que l’auteur a ratissés dans son œuvre comme on rassemble une collection - comme on concentre une mitraille ! Des mots charnus, crus et drus, faits de nerfs et de sang, de sperme et de larmes, humains quoi !

Du coup, l’auteur persiste et signe. Cette anthologie éruptive signe sa vraie vocation et son pedigree : athée. Au sens où l’entendait Sartre avec cette acuité réjouissante : un maniaque de Dieu qui voit partout son absence. Telle est la passion du renégat. Dans la double acception du terme : tourment et enthousiasme.

Et le lecteur ? Qu’il soit croyant zélé ou mécréant confirmé, follement gay ou hétéronormé voire fifty-fifty, consentira-t-il à se remettre en question ? À se laisser interpeller ? Et pour ce faire osera-t-il répondre à l’invite de l’ange comme jadis dans le jardin milanais ? Tolle et lege. En français : " Prends et lis. "

Pour ouvrir le débat :

" L’homosexualité est un désordre objectif qui est contraire à la sagesse créatrice de Dieu. " (1986), 

" Reconnaître légalement les unions homosexuelles serait masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité." (2002)

" L’Eglise ne peut pas admettre aux Ordres sacrés ceux qui pratiquent l’homosexualité ou soutiennent ce qu’on appelle la culture gay. " (2005)

" La revendication homoparentale porte en elle le ferment d’un danger anthropologique ... "

L’auteur de ces blâmes - toujours aussi obstiné au fil des années - va être reçu en grande pompe en France à la mi-septembre. Michel Bellin quant à lui, est fermement décidé à accueillir Benoît XVI le jour même de son arrivée à Paris par des rafales de mots !

Message de Michel Bellin du 12 août 08 adressé aux Actualités unitariennes

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10 août 2008 7 10 /08 /août /2008 10:43

Ce sera le thème particulièrement audacieux qui sera traité par l’association " Prêtres mariés France-Nord / Chemins nouveaux ", membre de la Fédération des réseaux des parvis, lors de sa rencontre le dimanche 5 octobre prochain à Paris, de 9h15 à 16h30, à la Maison de la Salle 78A, rue de Sèvres (au fond de la cour), dans le 6ème (métro DUROC).

Mis hors cadre par leur propre Eglise, déboutés de leur ministère, mis au chômage sans ménagement, meurtris dans leur vocation, les prêtres mariés ont le choix entre ne plus être prêtre, tourner la page définitivement comme on dit, ou bien maintenir leur vocation, être en quelque sorte de nouveaux prêtres, avec un autre ministère. Ceux-ci ne restent pas isolés, mais se coordonnent au sein de réseaux, dont cette association est la plus active.

"Son but est de favoriser - très librement - les contacts et la rencontre entre personnes et couples intéressés et/ou concernés par la diversité des engagements et des cheminements humains et spirituels, après la "rupture/continuité autre" d'un précédent engagement ministériel ... "

"France-Nord" pour la partie septentrionale de la France (une autre association existe, basée à Marseille). " Chemins nouveaux " est le titre de leur bulletin.

En quelque sorte un second souffle pour les prêtres mariés de l’Eglise catholique

Le thème sera abordé de 11h à 14h30, avec (formule originale) un débat incluant un repas.
Pour contact et inscription (avant le 25 septembre) : Bernard et Marie-Josèphe Corbineau, 62 avenue Henri Barbusse, 93220 Gagny, tél : 01 43 02 67 34, corbineau.ber@wanadoo.fr


Les chrétiens unitariens encouragent les prêtres mariés dans leur vocation. Par leur compétence théologique, mais aussi par leur expérience pastorale, nous savons qu'ils peuvent apporter un très précieux concours sur le chantier de reconstruction d'un christianisme plus ouvert et plus moderne. Entre autres, les Actualités unitariennes, se sont faites volontiers l'écho du limogeage du père Laclau, curé d'une paroisse du Béarn. Voir notre rubrique "affaire Léon Laclau".

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10 août 2008 7 10 /08 /août /2008 04:59
Vitrine d'une civilisation ancienne et d'une puissance mondiale montante, les jeux olympiques de Pékin sont aussi l'occasion de parler du colonialisme chinois au Tibet et au Turkestan oriental et de la liberté d'expression. "Avisse" aux futurs pays qui veulent organiser les jeux !


dessin de Chappatte vu sur Yahoo Actualités

A noter que le caricaturiste a eu le bon goût de ne pas mettre sur le podium un terroriste ouïgour du Turkestan oriental (dit, en chinois, République autonome du Xinjiang) : nos sympathies ne vont pas aux assassins, y compris si les victimes sont des policiers ou des militaires. Plutôt que des méthodes empruntées à Al-Qaïda, les nationalistes ouigours devraient plutôt s'inspirer, en s'appuyant sur les sagesses soufi de leur passé, de la non-violence d'un daï lama, premier à juste titre de ce podium ...
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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 16:08

La chaîne du Grand Caucase sépare les républiques autonomes du piémont nord restées volontairement ou non au sein de la Fédération de Russie (comme par exemple la Tchéchénie), de la Géorgie. Cette frontière " naturelle " serait simple à respecter s’il n’y avait pas les Ossètes ! En effet, cette même chaîne sépare en deux les pays des Ossètes, avec au nord, la République de l’Ossétie du Nord / Alanie (capitale : Vladikavkaz, en russe ; Dzaudjikau, en langue ossète), non indépendante, faisant partie de la fédération russe depuis le 9 avril 1991, et, en piémont sud, l’Ossétie Sud qui s’est proclamée république sécessionniste par rapport à la Géorgie.

L’Ossétie est ainsi nichée au coeur de la chaîne du Grand Caucase, de part et d’autre du mont Elbrouz aux neiges éternelles, son point culminant (5642 m), et est un tout petit pays divisé entre deux Etats. Les Ossètes contrôlent le grandiose défilé du fleuve Terek, désigné par les Anciens comme étant les "Portes sarmates", qui permet de franchir la chaîne montagneuse.



L’Ossétie du Nord (armoirie de gauche) compte 650 000 habitants environ, les Ossètes y représentant 62% du total, les Russes, 27%; Kabardes, Balkars, Ingouches, Avars et Tchétchènes, composent les 11% restants. De nombreux Russes vivent dans la capitale ; beaucoup demeurent également dans le district de Mozdok, curieuse protubérance au nord de l’Ossétie où ils cohabitent avec les Ossètes et d’autres minoritaires. Les Ingouches sont surtout présents dans le district de Prigorodnyi, à l’est de Vladikavkaz, territoire d’où ils furent chassés en 1944 par les Soviétiques qui les accusèrent de s’être alliés aux Allemands lors de la dernière guerre et remplacés par des Ossètes, puis par la guerre Ossètes-Ingouches de 1992-1993.


L’Ossétie du Sud (armoirie de droite, chef-lieu : Tskhinvali) est une simple région de la République de Géorgie, dite officiellement "Shida Kartli" (Géorgie centrale). Elle a perdu l’autonomie dont elle jouissait depuis 1922, du temps de l’Union soviétique. En effet, dès la fin de 1990, année de l’indépendance géorgienne, le Parlement géorgien abolit le statut territorial particulier (Républiques et Région autonomes) des peuples minoritaires (Abkhazes, Adjars - des Géorgiens musulmans - et Ossètes). On dénombre 100 000 habitants aux deux tiers ossètes ; le tiers restant se compose de Géorgiens, implantés principalement dans le chef-lieu et dans les districts de Znaouri et Aghalgori.
Cette suppression d’autonomie a entraîné une révolte des habitants en 1991-92, accompagnée de part et d’autre d’une " purification ethnique ".

drapeau de la république de l'Ossétie Nord / Alanie (bandes horizontales : blanche, rouge jaune), adopté également par les Ossètes du Sud.

Or on a à faire à une ethnie consistante, fière de son histoire : les Ossètes sont en effet les descendants des prestigieux Scythes et autres Sarmates de l’Antiquité, à savoir des peuples iraniens nomades qui dominèrent des siècles durant la Russie méridionale.

Parmi eux, les Alains (ou Alans) avaient bâti un empire près de la mer Caspienne, disloqué en 375 par l’invasion des Huns. Les uns partirent en Hongrie (appelés localement " Yas ", ou Yasi pour les Slaves), les autres accompagnèrent les Vandales vers L’Andalousie et l’Afrique du Nord, les autres se réfugièrent dans le Caucase où ils se mêlèrent à des populations locales pour donner les Ossètes d’aujourd’hui. Ces derniers ont connu un temps un puissant Etat féodal, dominant le Caucase, qui fut détruit au XVIIIè par les Mongols de Gengis Khan.

On ne peut que déplorer le manque actuel de dialogue politique entre Géorgiens et Ossètes : ces populations ont pourtant cohabitées ensemble, ont pratiqué les unions mixtes, sont de la même religion orthodoxe (les Ossètes reconnaissent le patriarcat de Tbilissi)*, 50 000 vivent à Tbilissi et dans la région de Gori, au sud de l’Ossétie, etc.

* islamisés au XVIIème s., par leurs voisins kabardes, 25% des Ossètes (surtout dans le Nord) professent un islam sunnite marqué par l’influence modératrice du soufisme

Mais voilà, les Ossètes sont pro-russes. Leur vassalisation a été entérinée par le traité de Kutchuk-Kaïnardji (1774), signé par le tsar et le sultan ottoman. Ils utilisent le cyrillique (d’une façon majoritaire depuis 1954). Ils sont nombreux à s’être illustrés dans les armées russes puis soviétiques. Staline était fils d’un géorgien de Gori et de mère Ossète.

Avec Gorbatchev et la perestroïka, l’Ossétie du Sud commence à s’agiter. Ses représentants, rassemblés dans un  Front populaire ossète (Ademon Nykhas), demandent son rattachement à l’Ossétie du Nord. Pour eux, il est clair que son identité culturelle sera plus facile à défendre au sein de la Grande Russie que dans le cadre d’une Géorgie gagnée par la fièvre nationaliste. Durant le printemps 1992, le siège de Tskhinvali par les sinistres milices des "mkhedrioni" (les"chevaliers") s’avère aussi terrible que celui de Sarajevo, la couverture médiatique en moins.

Après un cesser le feu obtenu sur pression des Russes, les nationalistes procèdent à un référendum en 1992, puis décident unilatéralement de l’indépendance de leur pays en 1994. Le 18 décembre 2001 un nouvel Etat se forme avec un président et une capitale, Tskhinvali. Second référendum le 12 novembre 2006.

Ce 8 août 2008, l’armée géorgienne entoure la ville et la détruit par des tirs d’artillerie faisant de très nombreux morts et provoquant l'exode des populations. L’armée russe intervient, bombarde la ville géorgienne de Gori et le port de Poti, sur la mer Noire, site clef pour le transport de ressources énergétiques de la mer Caspienne vers l'Europe, et envoie des colonnes de chars pour libérer la capitale ... et accroître leur emprise. Les Abkhazes, d’une autre ex-république autonome de l’ère soviétique, profitent quant à eux de l’occasion pour conquérir une ultime partie de leur territoire, les gorges de Kodori, ... avec l'aide de l'aviation russe.

Arrivée à ce point de catastrophes, on se demande qu’elle a été l’objectif des nationalistes géorgiens ? On ne peut faire pire : continuer à se mettre à dos des populations qui font partie en principe de l’Etat géorgien ; donner la vedette à l’Ossétie du Sud, dont l’indépendance n’avait été reconnue par aucun autre pays, pas même par la Russie, en en faisant un peuple martyr ; raviver les nationalismes de ses autres minorités ethniques ; hypothéquer son seul débouché sur la mer Noire ;  s’attirer les foudres de l’impérialisme russe et faire bombarder ses infrastructures ; manifester l’impuissance des alliés européens et américains de la Georgie qui ne peuvent intervenir militairement, etc.

A quoi jouent les nationalistes ? Les historiens auront du pain sur la planche pour expliquer ce qui a pu motiver cette initiative géorgienne (au delà du droit international concernant les frontières étatiques qui veut qu'un gouvernement ait le "droit" d'intervenir pour mettre fin à une sécession). 

En souhaitant une Ossétie réunie et libre, par exemple au sein d’une fédération des peuples du Caucase, les Géorgiens auraient assurément mis les Russes dans le plus grande des embarras, du moins renvoyée la balle dans le camp des impérialistes ex soviétiques.

Pour écrire cette note, nous nous sommes largement inspirés de l’article de Jean-Louis Veyrac, décembre 2004,
http://www.ben-vautier.com/ethnisme/analyses/regions/ossetie.html. A consulter pour en savoir plus, avec une carte ethnique à l’appui. 

Pour un rappel chronologique plus exhaustif du conflit depuis 1989, voir l’article de l’Agence Presse (Paris) en date du 9 août 08
 http://fr.news.yahoo.com/ap/20080809/twl-georgie-ossetie-russie-chronologie-091cf94.html 

Additif du 13 août 08 : pour une vue d'ensemble des pays du Caucase, voir l'infographie animée publiée le mercredi 13 août par le journal en ligne de La Croix http://www.la-croix.com/documents/doc.jsp?docId=2346385&rubId=1306 .Egalement le site http://www.caucaz.com aidé financièrement par l'ambassade de France en Géorgie et qui s'appuie sur des recherches d'universitaires français dans la région (site présenté dans La Croix.com du 13 août).

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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 09:38

L’actualité est sans cesse secouée par des revendications sécessionnistes de la part de minorités ethniques dans le cadre d’Etats qui s’affirment non seulement comme unitaires (à savoir non fédéraux), mais aussi comme nationalistes, c’est-à-dire refusant les particularismes territoriaux et voulant uniformiser leurs populations sur une seule culture (laquelle se fait alors dominante).

Ainsi, par exemple, le nationalisme chinois (domination des populations han au Tibet, au Turkestan oriental et en Mongolie intérieure), le nationalisme serbe (qui a massacré les populations musulmanes des Balkans), le nationalisme géorgien (qui a supprimé l’autonomie des Ossétiens, des Abkhazes et des Adjars), le nationalisme russe qui essaie de se retrouver un second souffle, etc.

Une ethnie se définit par des caractéristiques culturelles (langue, religion, coutumes, activités économiques). Le peuplement peut en être hétérogène, issu de multiples migrations, mais l’ethnie joue alors le rôle de creuset, ralliant tout le monde autour d’une culture et d’une même histoire (réelle ou fantasmée, assise sur des mythes d’origine, etc.).

Attention ! l’ethnie n’est pas forcément demandeuse d’indépendance. Les revendications corses et basques en France et en Espagne sont l’affaire d’activistes qui visent un pouvoir local à leur profit, mais non de la population. Par contre les ethnies, d’une façon générale, ne souhaitent pas que leur territoire soit envahie par d’autres populations, encore moins si celles-ci sont en position politiquement dominante.

Disons que les ethnies sont chatouilleuses et acquises au principe de l’égalité et du respect mutuel. Elles apprécient lorsque le découpage administratif préserve leur unité territoriale (ce qu’avait fini par comprendre les puissances coloniales britanniques, françaises et allemandes en Afrique). Une départementalisation ou une régionalisation peuvent s’avérer suffisantes. L’érection d’un nouvel Etat exige en effet des ressources suffisantes et une reconnaissance internationale.

Les historiens de l’Antiquité utilisent directement le mot " peuples " pour désigner les ethnies, mais ce terme est plus large car il peut s’appliquer à une ville dont le peuplement est manifestement hétérogène, ou encore à une région géographique également composite. Il s’appuie sur la manifestation d’une volonté politique lors d’évènements majeurs : le peuple parisien, le peuple français, etc.


Les armoiries de la Géorgie : du patriotisme au nationalisme ?

Alors que l’Union soviétique, grande puissance coloniale et impérialiste, avait su accorder aux peuples des statuts de territoires autonomes ou de républiques – même si, en définitive, le parti communiste noyautait tous les rouages et tirait les ficelles selon les intérêts du Kremlin. Les Etats recouvrant leur indépendance n’ont pas toujours suivi cette sagesse – ou du moins cette habilité politique. Ainsi la Géorgie qui a supprimé tout de go l’autonomie aux populations abkhazes, adjars et ossètes. Ce manque de souplesse, de négociation entre l’Etat de type jacobin et certaines de ses composantes territoriales, mène tout droit au soulèvement et à des conflits interethniques.

Disons haut et fort que tout nationalisme est aveugle et suscite la guerre. L'amour de son pays de naissance, la fierté de sa culture, la solidarité vis-à-vis de sa communauté, s'appellent le patriotisme. Ce sentiment est égalitaire et non dominant car il respecte celui des autres.

Pour la défense des identités, voir notre discours du 25 mai 2008 à l'Eglise unitarienne de Montréal "les identités qui sont nôtres" http://eglise.unitarienne.francophone.over-blog.fr/article-21516750.html 
 

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