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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 08:49

Job-chapitre-5-versets-8-et-9.jpg

Dieu a dit que Job avait mieux parlé de Lui que ses trois amis venus le conseiller dans son malheur. Et pourtant, ces amis, n’ont pas ménagé leur peine. Ils ont fait valoir un ordre divin où il faut être patient dans les épreuves puisque Dieu sauve le juste. 

Mieux, en ces temps de la doctrine de la rétribution terrestre, cette récompense aux pieux et aux dévôts se faisait de notre vivant et n’était pas remise aux calandres grecques comme aujourd’hui. Mieux vaut de mon vivant que la promesse d’un Ciel dont, finalement, on ne connaît rien ! L’homme moderne se méfie des promesses sans preuves … D’ailleurs, si l’on veut jouer aux fondamentalistes, les Ecritures ont toujours parlé d’une résurrection à la fin des temps, après le Jugement dernier, et PAS DU TOUT d’une survie de l’âme consécutive à la mort.

Eliphaz parle ainsi à Job, dans un magnifique passage intitulé " l’espoir du gueux " (Job 5, 8-27). Les Béatitudes se situeront dans cette lignée d’un ordre divin récompensant les justes et abaissant les brutaux qui peuvent, temporairement, sembler triompher. Dieu, dans ses récompenses, inverse les rangs sociaux, rétablit la justice.

Je prend le texte dans la traduction d’André Chouraqui. C’est Eliphaz qui parle, et non Job (qui, lui, tiendra un tout autre discours) .

Pourtant, moi je cherche El ; je mets ma parole auprès d’Elohîm, auteur de grandeurs insondable, de prodiges sans nombre, donneur de pluie sur les faces de la terre, envoyeur d’eau sur les faces des allées.

Il relève les abattus en haut ; les assombris culminent de salut. Il annule les pensées des rusés ; leurs mains n’agissent pas avec efficacité. Il prend les sages dans leurs ruses ; le conseil des retors avorte. De jour, ils rencontrent la ténèbre ; et, comme dans la nuit, ils tâtonnent à midi. Il sauve le pauvre de l’épée de leur bouche et de la main du fort. C’est l’espoir du gueux : la forfaiture boucle sa bouche.

Voici les marches de l’homme qu’admoneste Eloha ! Ne rejette pas la discippline de Shadaï ! 

Oui, il endolorit et panse ; il mutile, mais ses mains guérissent. Il te secourt de six détresses ; et dans la septième, le mal ne te touche pas. Pendant la famine, il te rachète de la mort ; pendant la guerre, de la main de l’épée. Dissimule-toi au fouet de la langue : tu ne frémiras pas de la razzia quand elle surviendra. Tu te ris de la razzia, de la malefaim, et ne frémis pas de l’animal de la terre.

Oui, ton pacte est avec les pierres du champ ; l’animal du champ fait la paix avec toi. Tu le sais, oui, ta tente est paix ; tu inspectes ton oasis et ne fautes pas. Tu le sais, oui, ta semence est nombreuse ; tes rejetons semblables à l’herbe de la terre. Tu viens en pétulance au sépulcre, comme la meule monte à temps.

Voici, cela, nous l’avons sondé. C’est ainsi ! Entends donc, et toi, sache-le pour toi-même ! "



Très beau discours d’Eliphaz, supposé reproduire les promesses qu’on attribue à Dieu. Mais peut-on encore continuer à penser ainsi ? selon cette belle rhétorique de la rétribution terrestre ou céleste ? En définitive, où est l’ordre divin ? Vivons nous dans un monde qui serait organisé comme un paradis (qu’il nous faudrait alors retouver par notre vertue et notre piété) ? Où le " Mal " serait des punitions " paternelles " et temporaires de Dieu pour nous remettre dans le droit chemin …


A demain pour la réponse de Job.

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