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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 10:42

Dans les derniers jours du Concile, le 16 novembre 1965, quarante évêques, en majorité latino-américains, se sont réunis dans une catacombe de Rome sous l’impulsion de dom Helder Camara et ils ont signé ce qui s’est appelé le « Pacte des catacombes »
 

Lazare_resurrection_catacombes_de_Rome_3eme_siecle._jpeg.jpg

fresque représentant la résurrection de Lazare, catacombes de Rome, IIIème siècle

 

Nous, évêques réunis en Concile Vatican II,
• ayant été éclairés sur les déficiences de notre vie de pauvreté selon l’Évangile
• encouragés les uns par les autres, dans une démarche où chacun de nous voudrait éviter la singularité et la présomption 

• unis à tous nos frères dans l’Épiscopat
• comptant surtout sur la force et la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, sur la prière des fidèles et des prêtres de nos diocèses respectifs
• nous plaçant par la pensée et la prière, devant la Trinité, devant l’Église du Christ, devant les prêtres et les fidèles de nos diocèses, dans l’humilité et la conscience de notre faiblesse, mais aussi avec toute la détermination et la force dont Dieu veut bien nous donner la grâce, nous nous engageons à ce qui suit :

1. Nous essaierons de vivre selon le mode ordinaire de notre population en ce qui concerne l’habitation, la nourriture, les moyens de locomotion et tout ce qui s’ensuit. Cf. Mt 5, 3 ; Mt 6, 33s ; Mt 8, 20.
2. Nous renonçons pour toujours à l’apparence et à la réalité de richesse spécialement dans les habits (étoffes riches, couleurs voyantes), les insignes en matière précieuse (ces signes doivent être en effet évangéliques). Cf. Mc 6, 9 ; Mt 10, 9s ; Actes 3, 6. Ni or ni argent.
3. Nous ne posséderons ni immeubles, ni meubles, ni comptes en banque, en notre propre nom ; s’il faut posséder, nous mettrons tout au nom du diocèse, ou des œuvres sociales ou caritatives. Cf. Mt 6, 19-21, Lc 12, 33s.
4. Nous confierons, chaque fois qu’i1 est possible, la gestion financière et matérielle, dans nos diocèses, à un comité de laïcs compétents et conscients de leur rôle apostolique, en vue d’être moins des administrateurs que des pasteurs et apôtres. Cf. Mt 10, 8 ; Actes 6, 1-7.
5. Nous refusons d’être appelés oralement ou par écrit par des noms et des titres signifiant la grandeur et la puissance (Éminence, Excellence, Monseigneur). Nous préférerons être appelés du nom évangélique de Père.
6. Nous éviterons, dans notre comportement, nos relations sociales, ce qui peut sembler donner des privilèges, des priorités ou même une préférence quelconque aux riches et aux puissants (par exemple par des banquets offerts ou acceptés, par des services religieux). Cf. Lc 13, 12-14 ; 1 Cor 9, 14-19).
7. Nous éviterons de même d’encourager ou de flatter la vanité de quiconque en vue de récompenser ou de solliciter les dons, ou pour toute autre raison. Nous inviterons nos fidèles à considérer leurs dons comme une participation normale au culte, à l’apostolat et à l’action sociale. Cf. Mt 6, 2-4 ; Lc 15 9-13 ; 2 Cor 12, 4.
8. Nous donnerons tout ce qui est nécessaire de notre temps, réflexion, cœur, moyens, etc., au service apostolique et pastoral des personnes et des groupes laborieux et économiquement faibles et sous-développés, sans que cela porte préjudice aux autres personnes et groupes du diocèse. Nous soutiendrons les laïcs, religieux, diacres ou prêtres que le Seigneur appelle à évangéliser les pauvres et les ouvriers en partageant la vie ouvrière et le travail.  Lc 4, 18s ; Mc 6, 4 ; Mt 11, 4s ; Actes 18, 3s et 20, 33-35 ; 1 Cor 4, 12 et 9, 1- 27.
9. Conscients des exigences de la justice et de la charité et de leurs rapports mutuels, nous essaierons de transformer les œuvres de « bienfaisance » en œuvres sociales basées sur la charité et la justice qui tiennent compte de tous et de toutes les exigences, comme un humble service des organismes publics compétents. Cf. Mt 25, 31-46 ; Lc 13, 12-14 et 33s.
10. Nous mettrons tout en œuvre pour que les responsables de notre gouvernement et de nos services publics décident et mettent en application les lois, les structures et les institutions sociales nécessaires à la justice, à l’égalité et au développement harmonisé et total de tout l’homme chez tous les hommes et par là à l’avènement d’un autre ordre social, nouveau, digne des fils de l’homme et des fils de Dieu. Cf. Actes 2, 44s ; Actes 4, 32-35 ; Actes 5, 4 ; 2 Cor 8 et 9 ; 1 Tim 5, 16.
11. La collégialité des évêques trouvant sa plus évangélique réalisation dans la prise en charge commune des masses humaines en état de misère physique, culturelle et morale – deux tiers de l’Humanité – nous nous engageons : 

- à participer, selon nos moyens, aux investissements urgents des épiscopats des nations pauvres ; 

- à demander ensemble, au niveau des organismes internationaux, en témoignant toujours de l’Évangile, comme l’a fait le Pape Paul VI à l’ONU, la mise en place de structures économiques et cu1turelles qui ne fabriquent plus de nations prolétaires dans un monde de plus en plus riche, mais permettent aux masses pauvres de sortir de leur misère.
12. Nous nous engageons à partager dans la charité pastorale notre vie avec nos frères dans le Christ, prêtres, religieux et laïcs, pour que notre ministère soit un vrai service ; ainsi, nous nous efforcerons de réviser notre vie avec eux ; nous susciterons des collaborateurs pour être davantage des animateurs selon l’esprit que des chefs selon le monde ; nous chercherons à être plus humainement présents, accueillants ; nous nous montrerons ouverts à tous, quelle que soit leur religion. Cf. Mc 8, 34s ; Actes 6, 1-7 ; 1 Tim 3, 8-10.
13. Revenus dans nos diocèses respectifs, nous ferons connaître à nos diocésains notre résolution, les priant de nous aider par leur compréhension, leur concours et leurs prières.

 

Que Dieu nous aide à être fidèles !

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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 08:49

A l’occasion de l’entrée d’un fonds Légaut aux Archives nationales : une journée d’études, le 23 octobre 2015, consacrée à Marcel Légaut (1900 – 1990) et aux groupes Légaut sur le thème "Comment l’historien peut-il approcher un spirituel au XXe siècle ?"


marcel-legaut_montagnard.jpgMarcel Légaut (1900-1990) a eu un parcours singulier : normalien-professeur d'université (Nancy, Rennes, Lyon), il fonde un groupe de réflexion spirituelle en lien avec le Père Portal. Ce groupe rayonne à la rue d'Ulm, à Saint Cloud, dans le primaire ...

"Patience et passion d'un croyant" a été publié aux éditions Centurion en 1975, DDB 1990 et Cerf 2000.

 

Nous sommes là à la confluence de l'histoire de l'éducation, de l'histoire intellectuelle et de l'histoire religieuse du XX ème siècle. La journée consacrée à ce personnage et aux groupes qu'il a fondés, se déroulera aux Archives nationales, sous la présidence du professeur honoraire Emile Poulat, en deux temps :

 

1- Six ou sept exposés, de vingt-cinq minutes, suivis de cinq minutes de questions par le public.
Ces exposés peuvent concerner aussi bien un aspect méconnu de la vie de Marcel Légaut, des comparaisons avec les contemporains qu’il fréquente (Mounier, Rabut, Gabriel Marcel, Le Roy, Jacques Chevalier, etc.), des membres des groupes Légaut (Marguerite Miolane, Marie-Thérèse Perrin, Jacques Perret, Jean Ehrhard, Pierre Deffontaines), des personnes contre lesquelles il a pensé (Robert Garric) ou des auteurs qu’il a lus (Bosco, Bernanos, Camus, Wiechert, etc.). Sa culture exégétique liée à une lecture des historiens et exégètes modernistes ne sera pas négligée. Sa correspondance, ses exposés, les comptes rendus en Francophonie (Suisse romande, Belgique, Québec) permettent de saisir son rayonnement. Quant à l'engagement des membres des groupes Légaut, l'étude de l'Union nationale des membres de l'enseignement public devrait livrer quelques clés, notamment sur l'évolution après 1945 vers le SGEN.

 

2 - Une table ronde donnera lieu à des témoignages de personnes l’ayant connu ou ayant travaillé des domaines pointus : Le Montcelet, journal interne des années 1938/39, Quelques Nouvelles, journal interne plus récent, les groupes et leurs lieux de vie (Chadefaud, Les Granges, Mirmande, Gerbaut, le contenu des rencontres, la vie d'un groupe local, les éditions.

 

Cela fera au maximum une douzaine d’interventions. Etienne Fouilloux et Dominique Lerch - lerch.dominique@laposte.net - attendent vos propositions de communication avant le 1 mars 2015. À l'issue de cette journée aux Archives nationales, il serait magnifique que quelques archives privées puissent rejoindre ce fonds constitué par les archives de Mirmande.

 

Information donnée dans le bulletin mensuel "Quelques nouvelles" de la mouvance Marcel Légaut, n° 281, octobre 2014.

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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 10:59

Sur la page Facebook des "Unitariens francophones" : Jean-Claude Barbier (lundi 11 février 2013) :

Je salue l'initiative d'un homme courageux. Son règne, qui fut controversé, est maintenant l'affaire des historiens. Au moins, aura-t-il réussi sa sortie. Naguère, c'était à Dieu qu'était remis le soin de juger de l'existence d'une personne et à l'Eglise catholique (pour les éventuelles canonisations) ; dorénavant - avec la sécularisation de nos sociétés modernes - ce rôle est confié aux historiens, du moins pour les grands personnages ! Ce sont eux qui font la pluie et le beau temps ... Mitterrand, en son temps, avait ainsi peaufiné son personnage. Beaucoup de gens écrivent leurs mémoires ; genre littéraire qui connaît un vif succès.

 

Le point de vue des unitariens italiens : une déclaration du même jour.

Nous, les chrétiens unitariens et les unitariens-universalistes italiens, réaffirmant les profondes différences historiques et théologiques qui nous séparent de l'Eglise catholique, tenons à exprimer notre gratitude à sa sainteté le pape Benoît XVI pour le courage de sa décision et notre fervente prière pour nos frères catholiques partout dans le monde. Dieu omniprésent peut éclairer l'esprit de ceux qui sont en charge des choix importants pour le christianisme, comme par exemple le choix d'un nouveau souverain pontife.

 

cardinaux_carte_mondiale.jpg

 

Une déclaration du bureau de la Fédération des réseaux des Parvis (quui, en France, regroupe la mouvance catholique réformatrice) en date du mardi 12 février 2013 : Une ère nouvelle pour l’Eglise catholique ?

Alors que tous les médias commencent déjà à spéculer sur la succession de Benoit XVI, nous tenons tout d’abord à saluer sa décision. Avec une lucidité et une dignité qui l’honorent, le Pape ouvre enfin une brèche dans une tradition indécente et incompréhensible, qui contraignait les Papes à mourir à la tâche.

Nous espérons que cet évènement ne sera pas isolé, mais entrainera effectivement un vrai changement dans la manière de concevoir le ministère pontifical : comme pour toute tâche humaine, il doit s’agir d’une mission, bornée dans le temps par une limite d’âge raisonnable.

Cette décision inédite va-t-elle pour autant, comme l’affirment certains médias, faire enfin basculer l’Eglise catholique dans la modernité ? Il en faudra plus, beaucoup plus.

La scène était en elle-même fort éloquente : l’annonce faite – en latin ! – par Benoit XVI à une assemblée de cardinaux muets et figés. Des hommes, en vêtements de dentelles hors du temps, âgés et célibataires, voilà l’image de l’Eglise diffusée en boucles sur toutes les chaines de télévision !

Tout reste donc à faire : ouvrir grand, tout grand, les portes et les fenêtres de l’Eglise ; faire confiance aux hommes, et surtout aux femmes, qui s’engagent partout dans le monde pour annoncer l’Evangile ; regarder et accompagner l’humanité d’aujourd’hui avec bienveillance et espérance ; dire la tendresse et l’amour des Hommes et de Dieu avant la doctrine…

Nous sommes ouverts à l’espoir d’un changement à la tête de l’Eglise et nous accueillerons avec joie tout ce qui ira dans le sens d’une plus grande fidélité à l’Evangile. Mais nous sommes surtout convaincus que notre mission première n’est pas d’œuvrer au maintien d’une structure ecclésiale, mais de nous risquer à vivre l’Evangile au plus près de l’humanité.

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 07:58

La Fédération des réseaux du Parvis prévoit, pour sa prochaine rencontre, une question de prospective : après la défense des acquis de Vatican II (contre la Restauration entreprise par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et contre la réintroduction de traditionalistes de la mouvance de Mgr Lefebvre), la Fédération entend s’interroger sur l’après concile dans une perspective plus lointaine (ce n’est plus « après » mais c’est désormais « au-delà ») lors de sa prochaine rencontre qui aura lieu à Saint-Chamond, à Notre-Dame de l’Hermitage, près de Saint-Etienne (un lieu tenu par des Frères maristes dans une dimension internationale,  lien) du vendredi 30 novembre au dimanche 2 décembre : « Au-delà de Vatican II… Vivre les défis du monde d’aujourd’hui ».

 

notre_dame_de_l_hermitage_saint_chamond.jpg

 

Au sein d’un programme composite qui fait part de plusieurs activités en cours (place des femmes au sein de l’Eglise, participation au projet « Council 50 » avec mobilisation internationale à Rome, etc.), nous avons retenu la phrase suivante : « Nous sommes appelés à construire un autre monde qui s’appuie sur la résistance créatrice, l’expérimentation anticipatrice avec une vision transformatrice. Soyons des bâtisseurs en recherchant la germination créatrice même au coeur des épreuves. « Soyons le changement que nous proposons » nous dit Gandhi. » (lien)
 


Mais quelle expérimentation anticipatrice ? Qu’est-ce qui existe déjà et que l’on pourrait promouvoir pour demain ? Le catholicisme humaniste, libéral, contestataire et progressiste, qui se retrouve au sein de cette fédération, est-il porteur d’une alternative ? Nous avions déjà posé la question ici même, dans cette rubrique consacrée aux « communautés religieuses en débats », avec un article du 19 janvier 2010 « Pourquoi pas un catholicisme alternatif ? » (lien).


La déchristianisation en Europe occidentale n’épargne pas cette mouvance : communautés de base * et associations sont vieillissantes, ne se renouvellement pas, n’arrivent plus à avoir les ressources humaines dont elles auraient besoin, disparaissent. La revue des Parvis, pourtant de qualité, n’a pas une diffusion suffisante. Une association des « Amis du Parvis », lancée en 2010, ne recrute guère. Cette mouvance est manifestement en perte de vitesse si on la compare aux mouvements charismatiques et aux milieux  traditionalistes, également à la Jeunesse mondiale catholique (JMC) qui mobilise les jeunes sous la bannière du pape. Pourtant, c’est bien cette mouvance qui s’interroge sur l’avenir du christianisme à la fois par rapport à la fidélité au message évangélique (et à sa redécouverte) et à une religion que l’on veut plus lisible à nos contemporains et aux futures générations.
* l’un de nos Cahiers Michel Servet retrace l’épopée de ces communautés de base en Italie : « n° 4, Chrétiens de base en Italie, à Venise en 1550 et à Montesilvano (Pescara) en 2003, février 2005, 20 p. + 4 de couverture (lien).


Paradoxalement, c’est bien dans la trame paroissiale que de nouvelles formes sont apparues. Notre rubrique « communautés religieuses en débat » (lien) essaie de les recenser. Des paroisses catholiques innovantes existent. Elles sont rares, mènent profil bas afin de ne pas irriter les autorités épiscopales, se font discrètes mais n’en mènent pas moins des activités liturgiques donnant aux laïcs une plus grande liberté de parole, parfois avec une participation ecclésiale au sein de conseils paroissiaux, renouvelant le langage dogmatique vers plus de clarté, retrouvant la limpidité des textes évangéliques. Elles sont ouvertes à des catégories sociales qui peuvent se sentir mal à l’aise ailleurs (par exemple des cultes à Saint-Merry à Paris avec la participation de l’association David et Jonathan qui réunit des homosexuels chrétiens). Elles gèrent aussi des activités sociales (par exemple l’insertion réussie de 50 sans papier à la paroisse du Saint curé d’Ars à Bruxelles) (lien).

 

On peut supposer que dans les orientations actuelles de l’Eglise catholique romaine elles ne sont que tolérées, mais tant qu’elles s’insèrent dans la trame paroissiale et ne désirent nullement devenir des entités indépendantes, ni même frondeuses, elles constituent des bulles d’oxygène à la fois pour les fidèles qui souhaitent une Eglise plus progressiste et aussi pour le système qui doit se ménager quelques soupapes pour éviter une révolte ou une désertion plus ouverte. Et puis, on ne sait jamais, dans des structures centralisées, le vent peut tourner selon la personne qui occupe la tête de la hiérarchie ! Ainsi en fut-il avec l’ouverture de Vatican II à la seule initiative du bon pape Jean XXIII.


A Paris, citons la paroisse Saint-Merry ; également la paroisse Saint-Bernard de Montparnasse que Paul Abela, membre actif des réseaux catholiques progressistes (il fut très actif au sein de la Fédération des réseaux du Parvis), fréquentait (et avec lui Claire Lavant, lien) http://eglise.unitarienne.francophone.over-blog.fr/article-priere-a-nos-defunts-80746505.html A Bruxelles, la paroisse du Saint-Curé d’Ars (depuis les années 1962), la Paroisse libre de Bruxelles qui est due aux efforts du père Pierre de Locht et de Suzanne dans les années 1973-1976 (lien) ; le mouvement de la Libre pensée chrétienne (LPC) lancée à la Pentecôte 1991 par le père André Verheyen avec un groupe de ses ex paroissienset qui, depuis le décès du fondateur, continue à se réunir et diffuse une revue numérique de qualité ( lien). Signalons aussi les paroisses du diocèse de Poitiers qui, à l’initiative de Mgr Albert Rouet, se sont dotées d’un conseil paroissial élu.


Mais dans tous ces cas, les innovations se sont faites à l’initiative ou se sont appuyées sur des prêtres en fin de carrière n’ayant – comme on dit – plus rien à perdre, ou encore à la retraite donc moins contraints par une fonction cléricale puisque agissant d’une façon bénévole, ou encore mariés et mis sur la touche. Le cocktail de réussite reste donc assurément clérical, mais il s’agit dorénavant d’une osmose communautaire où les prêtres sont serviteurs et non plus gestionnaires, ni directeurs d’entreprise, encore moins fonctionnaires d’une hiérarchie. Cette nouvelle culture ecclésiale existe au sein de la Fédération des réseaux du Parvis et c’est là assurément l’un de ses points forts. Cela se rapproche de la relation entre pasteur et conseil presbytéral au sein du protestantisme réformée et les catholiques traditionalistes ne sont pas sans dénoncer d'ailleurs cette protestantisation.


D’autres innovations sont-elles possibles ? Par exemple en mettant davantage en œuvre les ressources modernes de l’Internet *. La rencontre de Saint-Chamond nous le dira peut-être …


* Avec une Eglise « on line » ( lien) (1) et un forum sur Yahoo ( lien) (2) et sur Facebook (lien) (3), les unitariens francophones (France et pays voisins) ont acquis en ce domaine une certaine expérience. A l’exemple de cette Eglise unitarienne, pourquoi pas une paroisse catholique libre « on line » ?

 

(1) fondée en juin 2008 par un laïc, dotée d’un conseil en novembre 2008 et d’une chaire pastorale en janvier 2009, organisant des cultes mensuels depuis juin 2009, ayant, à ce jour, 44 abonnés recevant automatiquement tous les articles publiés sur son site, ayant reçu 67 visiteurs ayant signalé qu’ils aimaient sa page Facebook, recevant chaque jour sur son site une moyenne de 64 visiteurs (statistique juin 2012).
(2) fondé en avril 2005, 121 membres inscrits à ce jour, 71 messages échangés en juin 2012.
(3) fondé en février 2012, 58 membres inscrits à ce jour

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 05:06

Paroisse Saint Curé d'Ars en Belgique, préparation du culte du dimanche 8 juillet 2012 par Henri Solé. Cette paroisse veut mettre à la portée du plus grand nombre un langage liturgique adapté et aisément compréhensible par tous. Nous donnons ici un exemple qui prouve que le pari est parfaitement réussi.

 

Cette paroisse fait partie de l'Eglise catholique de Bruxelles et participe à l'unité pastorale des "Sarments forestois" localisée à Forest ( lien). Pour des renseignements pratiques sur cette paroisse ( lien).

 

bruxelles_saint_cure_d-ars.JPG

 

14ème dimanche B. « Prophètes avec Jésus ! »


Nous avons entendu et écouté les textes que notre Église nous propose à mettre en pratique aujourd'hui. Nous voulons te remercier, Dieu ami, pour ces prophètes anciens que tu nous as donnés, Ézéchiel, Jésus et Paul et pour toutes celles et ceux que tu suscites aujourd'hui.

Nous voulons te remercier pour ton Esprit qui continue à mettre femmes et hommes debout pour voir personnes, institutions et événements avec ton regard et pour s'opposer à l'esprit du monde et à la pensée dominante, avec le même courage et la même liberté, que les anciens prophètes.

Merci pour toutes celles et ceux qui prennent le parti des exclus face aux pouvoirs que ce soit celui de l'argent, ou ceux des castes ou des savoirs, ignorants des pauvretés et des faiblesses des humains.

Merci, Dieu de tendresse, pour tous les cœurs bons et généreux, les coups de main gratuits, les partages de biens, les encouragements, et pour toutes les personnes qui rendent la vie plus joyeuse et plus chaleureuse.


Sanctus : Comme leurs proches du temps d’Ézéchiel, de Paul ou de Jésus, nous avons du mal à reconnaître ta présence dans la pauvreté et la faiblesse de celles et ceux que nous côtoyons. Comme eux, nous avons aussi tendance à décrier ceux qui nous considèrent comme de la fausse monnaie. Et pourtant c'est en tes prophètes que l'humain révèle la présence de ton Esprit et la liberté des enfants de Dieu.

Jésus nous a appris le sens du don total de soi-même et nous a donné son Esprit pour que nous soyons habités par sa joie.


Tous : Lors de la célébration de ton passage libérateur, sachant son heure venue, il n'a pas hésité à annoncer sa mort dans un geste prophétique. Il a pris du pain, l'a bénit, l'a rompu eu donné en disant : « C'est ma personne qui vous est donnée. »

Il a aimé ses disciples et amis jusqu'au bout lorsque prenant une coupe de vin, il la bénit et la leur tendit en disant : « Prenez et buvez-en tous. Il s'agit de ma vie, de mon sang qui va être versé pour vous et pour la multitude. En mémoire de moi, donnez vous aussi vos vies les uns pour les autres. »


Anamnèse : Que l'Esprit de Jésus descende sur notre communauté et sur chacun de nous ! Qu'il fasse de nous des femmes et des hommes debout, voyant avec son regard, entendant avec son cœur, prêts à continuer son œuvre avec tous nos moyens.

Que nous soyons ces étincelles qui rallument le feu de l'amour et de la joie dans les regards ternes et désespérés, dans ceux qui doutent de l'avenir de l'humanité et de la bonté de Dieu et des hommes.

Que notre Église croie assez en Dieu en faisant confiance pour l'animer et la diriger aussi bien aux femmes qu'aux hommes. Qu'elle accepte de prévoir un avenir autre que celui envisagé par des vieillards en longue robe qui ne voient la vie qu'à travers leurs grimoires.

AMEN

 

A notre demande, Henri Solé a bien voulu nous apporter quelques informations sur le fonctionnement de cette paroisse (son message du 4 juin 2012) :


Je suis un ancien curé de cette paroisse jusqu’à ma pension que j’ai prise en 1999. La paroisse se gère en liberté et élit régulièrement depuis 50 ans ses responsables. Elle a refusé lors de mon départ qu’un nouveau curé soit nommé et est très régulièrement assistée par plusieurs prêtres amis... et malheureusement vieillissant comme tous nos responsables d’Eglise.

Elle collabore, sans en être membre, à l’unité pastorale de Forest.

Elle est libre de sa parole et de ses engagements. Elle vient d’achever l’accueil d‘une trentaine de “Sans papiers”, qu’elle a reçus pendant 5 ans et qui, maintenant, ont tous des titres de séjour et des permis de travail en ordre.

A part cela, elle se veut respectueuse des opinions et engagements de chacun et ne croit pas détenir la vérité tout en s’efforçant de suivre Jésus et son évangile.

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 09:43

Bernard Vignot a entrepris, depuis 1982, des études sur les nombreuses ecclésioles qui fleurissent ici et là en France métropolitaine ; parmi elles de nombreuses Eglises catholiques indépendantes. Les informations sont tirées du Journal officiel où elles sont déclarées et de divers sources selon les cas. Le 4ème fascicule de ce qui est un annuaire vient de paraître sous le titre : «  Les marges de la marge ».

 

Il comprend de brèves réflexions sur le monde de ce que l'auteur appelle des «  Eglises parallèles », un récapitulatif des « fiches » publiées depuis 1982, enfin quelques implantations actuelles. Il s’agit non pas seulement d’une suite de ce qui est paru depuis 1982, mais c’est à la fois un récapitulatif et un cahier de réflexion sur ce monde inconnu mais réel. Quelques exemples actuels bien concrets illustreront ces propos.


Cela  peut intéresser chercheurs, agents pastoraux, prêtres ou pasteurs, sociologues ou historiens locaux, groupes étudiants les nouvelles croyances ou les sectes, mais aussi archivistes.  Ces fascicules complètent les deux livres que l'auteur a publiés aux Editions du Cerf  : «  Les Eglises Parallèles » (collection "Bref",1991) et « Le phénomène des Eglises parallèles » (collection " l’histoire à vif ", 2010).


Bernard Vignot, 206 rue Léonard de Vinci – F. 76960 NOTRE DAME DE BONDEVILLE. (Etranger : mandat postal ou virement exclusivement). Prix du fascicule n° 4 : 30 € l’exemplaire (Etranger 35 €.). Quelques exemplaires des annuaires 1, 2 et 3 sont encore disponibles (au prix de 15 € l’exemplaire).

 

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 02:07

LesPiedsDansLeBenitier.pngLes Pieds dans le Bénitier, par Anne SOUPA et Christine PEDOTTI, paru en novembre 2010 aux Presses de la Renaissance.

 

 

Suite à la malheureuse phrase « Le tout n’est pas d’avoir une jupe, mais d’avoir quelque chose dans la tête », prononcée à la radio en novembre 2008 par l'archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois, Anne Soupa et Christine Pedotti ont créé au départ le « Comité de la jupe », puis par la suite, la « Conférence catholique des Baptisé (e) s Francophones » (CCBF), dont le site (lien) est régulièrement alimenté par des articles de réflexion, en liaison avec l'actualité religieuse, et enrichi par de nombreux commentaires.

 

Elles ont décrit leur cheminement ainsi que les motivations et les objectifs de leur action dans le livre « Les pieds dans le bénitier », qui a eu un grand succès et a permis de médiatiser leur engagement. Mêlant citations bibliques, références théologiques et phrases-choc, les deux essayistes dressent le portrait d’une Église catholique à bout de souffle.


Fortes d’un travail approfondi sur le baptême, elles revendiquent pour tous les laïcs une entière liberté de parole et de pensée : « Il ne s’agit pas d’obéir au pape, à son directeur spirituel ou au Catéchisme de l’Église catholique, il s’agit de nous laisser ajuster, modeler par la parole de Dieu. » Ce constat posé, sévère mais toujours argumenté, Anne Soupa et Christine Pedotti exposent leur objectif – « veiller au maintien d’un catholicisme à la fois critique et ouvert » – et la stratégie de la CCBF : « Ni partir, ni nous taire. Ne rien demander et espérer tout. »

 

présentation de Christine Pedotti par elle-même, sur le site de la Conférence catholiques des baptisés de France (CCBF) :


Je suis catholique, comme mes ancêtres, nés les uns dans l’âpre terre ardennaise, les autres dans le nord de l’Italie. Il paraît même que l’un des Italiens fut un célèbre garibaldien. De l’enfance à aujourd’hui, l’Église catholique a toujours été ma maison, mon héritage. Cet héritage, je l’ai reçu comme un cadeau et je me sens heureusement redevable de ce que j’ai reçu ; une foi qui fait tenir debout sur la Terre, la certitude d’être aimée au-delà de tout mérite, et la conviction que cette joie est à partager.

J’ai eu des engagements pastoraux, en catéchèse d’abord, puis comme responsable des aumôneries du Quartier Latin, et j’ai reçu une formation théologique dans la cadre de la Formation des Responsables du diocèse de Paris.

J’ai aussi fait des études d’histoire et de sciences politiques. J’ai découvert que j’avais le goût de l’écriture en participant à la création du journal Grain de Soleil. Puis en concevant et écrivantThéo Junior, j’ai découvert ma vraie passion professionnelle et je suis devenue éditeur. J’ai dirigé le département religieux des éditions Fleurus-Mame pendant 13 ans et j’ai aussi créé des livres pour la jeunesse non-confessionels, comme de « Le Dico des Filles ». J’ai toujours continué à écrire, principalement pour la jeunesse, toute la série « Théo » et quelques autres ouvrages, et plus récemment, j’ai publié, avec un ami, un polar, « La longue patience du sanglier », qui est un hommage à ma terre natale.

Et aussi, et surtout, je suis mariée depuis 28 ans avec un type formidable qui semble adorer mes enthousiasmes et mes passions, et qui les accompagne.

 

Le comité d’animation de « Croyants en Liberté pour une Eglise du dialogue", contact Georges Heichelbech, 24 rue des Cigales, 57200 Sarreguemines ( courriel), organise une journée avec Christine Pedotti : "Les pieds dans le bénitier Comment promouvoir la culture du débat dans l’Eglise ? Cette rencontre se déroulera au foyer Sainte-Constance à Metz de 9 h à 17 h, le Samedi 14 janvier 2012


Alors que bon nombre de personnes préfèrent quitter l’Eglise plutôt que d’y rester, en disant que c’est peine perdue de vouloir la réformer, Christine Perotti nous dira pourquoi a-t-elle choisi d’y rester, de ne pas se taire et qu’espère-t-elle, pour elle-même, pour les générations futures et pour la Conférence catholique des Baptisé (e) s Francophones ?

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 11:51

En plus des grandes assemblées dominicales ou synagoguales ou du vendredi midi pour les musulmans, bien des croyants ont été de tout temps désireux, en plus, de vivre leur foi au sein de petits groupes plus à même de permettre l’expression et la participation concrète des uns et des autres au sein d’une convivialité. Les paroisses ne manquent pas d'ailleurs d’offrir de tels groupes : groupes de piété et de dévotion, mouvements charismatiques, mouvements d’action catholique, groupes bibliques, parfois même des communautés de base de quartier, etc.


Mais aujourd’hui certains vont plus loin dès lors que – pour diverses raisons – ils ne se sentent pas à l’aise, par exemple à cause de trop de dogmatisme ou encore trop de cléricalisme, ou tout simplement parce que l’officiant du culte tient des propos qui leur déplaisent. Ils sont dès lors à la recherche d’une alternative pour vivre leur foi dans un autre contexte. Déjà, certains reprochaient aux mouvements d’action catholique (basés sur une pastorale par milieux socioprofessionnels) de bouder les activités paroissiales, y compris les cultes !


ordinateur_bonjour.jpgCette tendance s’est amplifiée avec l’individuation des personnes et les critiques adressées aux religions trop dogmatiques. A partir de la fin du XXème siècle, il y a eu florès de communautés de base, d’associations chrétiennes indépendantes de la hiérarchie (1), de courants réunis autour d’une personnalité (comme celle d’Emmanuelle Mounier, de Marcel Légaut, etc.), de cafés théologiques, de réunions des lecteurs (« les Amis ») d’une même revue (Témoignage chrétien, La Vie catholique, Evangile et Liberté, etc.), de listes de diffusion sur messagerie électronique, et – directement sur la Toile – de groupes thématiques de discussion et des forums (groupes Yahoo, Google, etc.), de blogs avec des commentaires autorisés en bas de chaque article, puis des pages perso, d’organismes ou de groupes sur les réseaux sociaux (Facebook, etc.), de vidéo-conférences, (2), voire la possibilité d’y faire culte (3).


(1) la plupart se trouvent réunis au sein de la Fédération des réseaux du Parvis, fondée en 1999 et qui compte maintenant une cinquantaine de mouvements et réseaux (lien).
(2) les chrétiens unitariens italiens se connectent entre eux plusieurs fois pour des échanges mais aussi pour le culte grâce au système Skype (lien).
(3) L’Eglise unitarienne francophone, lancée en juin 2008, organise depuis juin 2009 des cultes mensuels où les participants sont invités à faire culte à la maison, puis à envoyer des messages pour un partage (lien). Elle est pour l’instant la seule à fonctionner ainsi directement sur la Toile, ce qui est différent de la reproduction d’un culte fait par audio ou vidéo ou télévision ; en cela, elle peut servir de prototype ; en plus, elle est une église "linguistique", prenant une langue comme aire d’échange à son niveau le plus international.

à suivre ...

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 11:02

suite de l'article précédent

 

Toutefois, la pérennisation de ces activités est loin d’être évidente. En dépit des efforts des fondateurs, les effectifs restent limités, les responsables trouvent difficilement la relève et doivent rester à leur poste ; pire, la relève générationnelle ne se concrétise pas. Même la « paroisse libre de Bruxelles » (4), qui est pourtant un bon modèle de paroisse autogérée et indépendante de la hiérarchie, ne se duplicate pas.
(4) voir notre dossier sur cette paroisse dans nos Actualités unitariennes à la rubrique « communautés religieuses en débat » ( lien)


gerard_warengheim_communautes.jpgTout se passe comme si les demandeurs voulaient avoir accès à des groupes libres, mais paradoxalement être rassurés par une légitimité cléricale. Les groupes de célébration libre qui se réunissent avec un vieux prêtre contemporain des années Vatican II (dont certains étaient très libéraux) marchent souvent mieux que ceux qui se retrouvent sans prêtre. Même un ancien prêtre mis sur la touche suite à un concubinage ou à un mariage reste rassurant. Gérard Warenghem, qui vante les mérites des communautés locales, évoque les groupes catholiques qu’il a animés au Gabon, mais il s’agissait de jécistes ou de jécistes devenus adultes, s’appuyant sur un mouvement soutenu et encouragé par la hiérarchie, lui même étant religieux (spiritain) et aumônier. Il propose, pour remplacer les prêtres, des « chargé(e)s de communion » élus par les groupes mais reconnus ensuite par l’évêque du lieu ; lire son livre : « La joie de vivre en  communauté en Afrique ou en Europe », publié aux éditions L’Harmattan en 2003, 202 p., collection "Chrétiens autrement", avec une préface de Mgr Jacques Gaillot, et visiter le blog qui le relaie (lien).


Par le prêtre ou le pasteur ou le rabbin ou l’imam, c’est le sentiment d’un accès plus aisé au sacré, un leadership mieux accepté, la garantie d’un bon niveau de connaissance des Ecritures et de la religion, l’accès gratuit à des locaux pour les réunions ; bref, une aventure dans les marges, mais sans aller jusqu’à une dissidence ouverte. Alors que la Fédération des réseaux du parvis s’est courageusement ouverte à des groupes hors Eglise (y compris d’autres chrétiens, protestants et unitariens), la Conférence catholique des baptisés de France (CCBF) reste frileusement dans le pré-carré ( lien).

 
Tout se passe comme si la contestation restait ponctuelle, par exemple à la suite de la révocation en 1995 de Mgr Jacques Gaillot de son siège épiscopal d’Evreux, mais que le soufflé retombait par la suite. En fait, progressivement, de guerre lasse, les gens quittent les paroisses, ne pratiquent plus leur culte, râlent dans leur coin. Gérard Bessière parle des derniers des Mohicans (lien). Il ne reste plus alors que des paroissiens conservateurs ou peu enclin aux réformes, ou encore non disposés à se lancer dans une contestation sans résultat à moyen terme. Certains bénéficient de l’accueil au sein de l’Eglise réformée de France (ERF) laquelle accepte le baptême des autres Eglises, les divorcés, les remariés, et qui, au sein des couples religieusement mixte, ne fait pas de différence entre les conjoints.


On ne mobilise pas les gens sans espérance, sans une lutte pouvant déboucher à court ou moyen terme. Or, l’Eglise catholique a des évêques fonctionnarisés qui sont nommés et non pas élus, qui sont mutés par décision d’en haut, des conférences épiscopales noyautées par les conservateurs, des synodes diocésains qui n’ont pas le droit de traiter de questions réservées au seul pape, etc. En conséquence, les militants patinent ; ils n’ont aucun levier de décision à leur portée. Parfois, la mutation d’un prêtre entraîne la grève de culte de la part des paroissiens (affaire Léon Laclau dans les Pyrénées Atlantique, voir notre dossier dans la rubrique « vies de prêtres » dans les Actualités unitariennes, lien), mais cela ne dure guère.

 

L’effet d’entraînement à partir d’un noyau de militants ne se concrétise pas, même si les opinions publiques (catholiques et non catholiques) sont largement acquises à la nécessité de réformes dans le sillage de Vatican II. Pire, les critiques adressées au pape actuel ont un effet de resserrement des rangs catholiques autour de leur Eglise qu’ils ressentent comme attaquée de toute part et une papolâtrie de défense se développe chez les jeunes catholiques comme en témoigne les Journées mondiales des jeunes (JMJ) (lien).

 

à suivre ...

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 10:32

suite des articles précédents

 

Alors, qu’est-ce qui marche par les temps qui courent ?


A l’autre extrême de l’éventail des croyances, nous pouvons constater la forte mobilisation des catholiques traditionalistes et/ou intégristes qui font église pleine lors des messes et dont les jeunes entrent au séminaire. Les jeunes prêtres en soutane et à col romain ont refait leur apparition, faisant fuir encore plus les catholiques réformateurs, mais, sans doute, rassurant certains. Il en va de même de tous les mouvements dirigistes et dogmatiques comme les témoins de Jéhovah et, chez les musulmans, les salafistes et les tabligh’is. Tous ces mouvements encadrent, font croire à leurs adhérents qu’eux seuls sont dans la vérité, affirment leur visibilité, refusent tout œcuménisme et l’interreligieux qui à leurs yeux ne peuvent être que se compromettre avec des adversaires, etc.


On peut penser aussi à la vogue des mouvements de Réveil, pentecôtistes-évangéliques et charismatiques catholiques qui clament leur foi à tout propos d’une façon joyeuse et juvénile. Indéniablement, le fait de croire que l’on détient la Vérité avec un grand « V » procure à ces chercheurs de Dieu une grande jubilation. L’affirmation des dogmes rassurent et fait croire qu’on est du bon côté. Toutefois, à la différence des précédents, ces mouvements jouent sur l’émotion, invitent à la fête, et ne cherchent pas à asséner aux autres de longs argumentaires. D’ailleurs, hormis certains points de dogmes, ils laissent une assez large liberté d’interprétation (voir notre dossier « le christianisme évangélique » dans les Etudes unitariennes,  lien). Avec les premiers, ils partagent une même sotériologie : les autres ne peuvent être sauvés ou dans la bonne voie qu’en se ralliant à eux, en se convertissant.


A l’opposé de ces attitudes plus ou moins sectaires, on peut constater par contre une certaine curiosité qui pousse d’autres croyants vers la découverte et la fréquentation d’autrui. Il en va ainsi lors de la célébration de la Semaine de l’unité chaque mois de janvier, avec la formation de groupes œcuméniques qui, eux, peuvent durer au delà de cette Semaine (par exemple à Bordeaux). Même curiosité vis-à-vis d’autres religions avec  les Amitiés judéo-chrétiennes, et l’engouement en faveur du bouddhisme et d’autres sagesses asiatiques. Egalement, lié à l’essor de l’islam en nos pays et réagissant à un climat islamophobe, des mouvements islamo-chrétiens, dont certains s’appuient sur des pèlerinages se référant à saint François d’Assise, à Abd-el Kader (à Ambroise où ce dernier a vécu prisonnier), et à Louis Massignon (en Bretagne, au Vieux Marché). Dans le même état d’esprit, à la suite de la votation suisse contre les minarets, les unitariens français ont lancé les « Amitiés islamo-unitariennes » ( lien).

 

D’une façon plus large, des groupes inter-religieux se sont constitués, parfois relayés par des municipalités qui prennent en compte leur population devenue cosmopolite et qui veulent promouvoir une cohabitation pacifique et, plus encore, des échanges enrichissants dans un cadre inter-convictionnel, par exemple en Belgique, à Montauban en France, etc. Le prochain Parlement des religions du Monde, se tiendra à Bruxelles en 2014. Voir dans nos Actualités unitariennes, les rubriques « interfaith » (donc entre croyants,  lien) et « Vive l’inter-convictionnel » (élargi aux non croyants,  lien).

En cela, la rencontre d’Assise ce jeudi 27 octobre 2011, orchestrée par le pape Benoît XVI, a été un moment très fort. Reprenant l’initiative de son prédécesseur Jean-Paul II en 1986, il a invité toutes les grandes religions et sagesses du monde entier, avec ouverture, cette fois ci, aux agnostiques humanistes (représentés par une femme, Julia Kristeva, non croyante déclarée, qui a appelé à un « humanisme féministe ») et aux religions coutumière (en la personne du Nigérian Wande Abimbola, représentant des Yorubas) ( lien).

 

assise_2011_avec_benoit_XVI.jpg

 

Mieux, dans son discours, il a insisté sur la nécessaire « purification » pour que les religions retrouvent leurs fondamentaux et évitent les dérives perverses qui mènent au fanatisme et au terrorisme : il nous faut « purifier continuellement la religion des chrétiens à partir de son centre intérieur, afin que, malgré la faiblesse de l’homme, elle soit vraiment un instrument de paix dans le monde ». Exhortation qui implique donc un regard critique par les fidèles eux mêmes sur leur propre religion, ce que les unitariens ne peuvent qu’applaudir puisque c’est cette Réformation constante qui s’est exprimée dans leur tradition, faisant tomber les dogmes les uns après les autres, à commencer par celui de la Trinité.

 

assise_trocadero_1.jpg

 

En écho, le relais en France d’une rencontre inter religieuse sur le parvis du Trocadero, le même jour, a été également un franc succès. Organisée à l'appel du cardinal André Vingt-Trois et de la Communauté de Sant’Egidio, elle s'est déroulé en présence (entre autres) du pasteur Claude Baty (protestants), du rabbin Gilles Bernheim (israélites), de Mgr Nestor Sirotenko (orthodoxes), d'Anouar Kbibech (musulmans) et du révérend Olivier Wang-Genh (bouddhistes) ( lien).

à suivre ...

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