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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 14:26
En décrétant que les Juifs n’ont pas reconnu la messianité de Jésus, les chrétiens se sont habitués à penser que leur religion était nouvelle, différente. Certes, historiquement, mais qu’en est-il dès lors que l’on sort de la logique messianique et celle de sa divinisation de Jésus et qu’on ne fait plus de celui-ci le messie incontournable, le "Sauveur" du monde, mais un simple rabbin, voire un prophète parmi d’autres ?


Jésus était Juif, tous ses disciples aussi (sans exception), les premiers chrétiens aussi. C'étaient des judéo-chrétiens, des Juifs de secte chrétienne. Les Juifs, aujourd’hui, revendiquent Jésus à juste titre comme l’un des leurs. Rappelons que la communion chrétienne du pain et du vin est précisément calquée sur le geste du chef de famille louant Dieu avec le vin du kiddouch.


Nous redécouvrons aujourd’hui la continuité des deux champs religieux, mieux leur osmose, leur intrication intime au delà des styles et des cérémonies différentes. Dame Eglise et Dame Synode, représentées sur les portails de nos Eglises gothiques, peuvent désormais avancer main dans la main ; et la seconde n’a plus les yeux bandés.
 

l-Eglise-et-la-Synagogue--Saint-Martin-de-Zillis--en-Suisse--entre-1150-et-1200-.jpg
Synagogue (symbolisée par une femme à gauche) et Eglise représentée par un évêque,
Saint-Martin de Zillis (Suisse) vers 1150-1200


A son habitude toute " vaticane ", Rome fait des petits pas pour gommer les archaïsmes religieux contenu dans ses cultes. Il faut dire qu'avec la messe tridentine, elle revient de très loin ! Nous ne pouvons que l’encourager.


Lu ce mercredi 6 février 2008, sur un site israélien francophone : " Tensions entre l’Eglise de Rome et la communauté juive ", par Sophie Castella pour Guysen International News


"A la veille du début du Carême, le pape Benoît XVI a décidé de mettre fin à des tensions qui durent depuis des mois entre les catholiques et les Juifs. Une polémique née après la publication d’un décret papal, en juillet dernier, consistant à libéraliser le rite tridentin lequel comprend notamment une prière pour "la conversion des Juifs". Ce mercredi 6 février, Benoît XVI a donc ordonné la modification de cette prière récitée par les catholiques traditionalistes lors de la messe du Vendredi saint. Une réforme qui est loin d’être suffisante pour la communauté juive.


Afin de satisfaire les catholiques traditionalistes, le pape Benoît publiait le 7 juillet dernier, un décret autorisant et réglementant l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme promulguée en 1970, à la suite du concile Vatican II, par le pape Paul VI, ou rite tridentin. Un évènement qui avait suscité de vives réactions au sein de la communauté juive. Dans le rituel du Vendredi-Saint propre à cette liturgie, figure en effet des allusions particulièrement désobligeantes à l’égard des juifs, et notamment l’expression "Oremus et pro perfidis Judaeis" devenue en français "Prions aussi pour les Juifs perfides".


Après des mois de polémiques, le pape Benoit XVI a finalement décidé de modifier cette prière, déjà quelque peu rectifiée en 1959 par le pape Jean XXIII. Une modification minime, puisque ce dernier n’avait fait que retirer l’adjectif "perfide" qualifiant les Juifs.


Aujourd’hui, Benoît XVI entend bien continuer cette réforme. Dans cette nouvelle version, publiée dans le journal du Vatican, 'l’Osservatore Romane', plus aucune référence à la "cécité" des Juifs vis-à-vis de Jésus ne figure. Le passage où les fidèles demandent à Dieu de "soustraire le voile de leur cœur (celui des Juifs) " a également disparu. Reste l’invitation à prier pour les Juifs "pour que Dieu notre Seigneur illumine leurs cœurs afin qu’ils reconnaissent Jésus Christ comme le sauveur de tous les hommes". Cette prière en appelle également à Dieu pour que celui-ci permette que "tout Israël soit sauvé en faisant entrer la foule des gens dans son Eglise".


Cette nouvelle version devrait être utilisée à compter du 21 mars prochain, lors du vendredi saint, qui commémore chaque année le décès de Jésus. Si ces modifications sont notables, elles n’ont tout de même pas satisfait les associations juives et les grands rabbins d’Israël, qui s’étaient largement opposés au décret papal du 7 juillet. Ces derniers avaient alors exigés des rectifications plus importantes, voire la suppression de cette prière, considérée comme inadaptée aux nouvelles relations qu’entretiennent les Juifs et l’Eglise du Vatican. Des relations beaucoup plus amicales quarante ans après le concile Vatican II, qui marqua une étape décisive dans le rapprochement de l’Eglise et des juifs.


Quoi qu’il en soit, pour les associations juives, le fait que le pape conserve cette prière pour la "conversion des Juifs" prouve que l’Eglise devient de plus en plus fondamentaliste, et que Benoît XVI ne cesse de favoriser les catholiques traditionalistes".

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