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9 juillet 2008 3 09 /07 /juillet /2008 09:08

Le mouvement Chrétiens pour changer le monde (CPMC) et l’Institut universitaire du Bénin (IUB) ont organisé une table ronde à Cotonou le samedi 28 juin 2008 sur le thème " Dialogue inter religieux : en finir avec toutes les formes d’exclusion " . Voir notre message du vendredi 20 juin 08.  Cette initiative a été couronnée de succès puisque toutes les mouvances religieuses s’y sont retrouvées :

- les religions coutumières avec des dignitaires du vodoun (Dah Akpochihala Aligbonon, Hunnon Ata Adjigo, etc.), le
Vizir Akanni Olofindji, directeur l’Ong Africa Culture, et le Professeur Honorat Aguessy, directeur de l’Institut de développement et d’échanges endogènes (IDEE).

- le christianisme avec le Père Gustave Sanvée, prêtre de Eglise catholique, Emmanuel Amégblé, directeur de l’Institut Foi et engagement (Lomé), Raphaël Houessou, pasteur de l’Eglise protestante méthodiste du Bénin, le Suprême évangéliste et prophète
Samuel Noumado, du christianisme céleste, et Albert Gandonou, fondateur du mouvement Chrétiens pour changer le monde (et par ailleurs directeur de l’Institut universitaire du Bénin (IUB).

- l’islam avec El hadj Ligali, imam de Cadjèhoun, El hadj Afis Ambékéma et Ali Houdou.

- à noter aussi la présence du responsable national (Bénin) de la Fédération pour la paix universelle, fondée par le révérend coréen Sun Myung Moon et fonctionnant avec des personnalités de diverses mouvances religieuses.

La laïcité au Bénin étant vécue d’une façon ouverte, sans crispation, des personnalités publiques ont participé : Issa Badarou, conseiller du chef de l’Etat béninois à l’Equipement et aux transports, Bio Bigou, secrétaire général de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), Mme Dossou représentant le Professeur Albert Tévoedjrè, médiateur à la présidence de la République (président de l’Organe présidentiel de médiation).

Voici l’allocution d’ouverture d’Issa Badarou, qui est de belle teneur. C’est dire que les échanges ne furent pas simplement des échanges de politesse, avec langue de bois, mais qu’ils témoignèrent d’une réelle volonté de la part des acteurs religieux pour accepter le pluralisme de leur société et œuvrer pour la paix et le développement.

Allocation d’ouverture de Issa Badarou

Au nom des organisateurs de cette table ronde et en mon nom propre, je vous remercie d’être venus si nombreux prendre part au dialogue interreligieux de ce samedi 28 juin 2008 au Chant d’Oiseau. Le premier objectif de l’Institut Universitaire du Bénin (IUB) et du mouvement Chrétiens pour changer le monde (CPCM) veut que nous acceptions de venir nombreux nous mettre autour d’une même table, nous gens de différentes confessions religieuses, pour nous parler, nous écouter les uns les autres. Vous l’avez si bien compris, cet objectif, en honorant de votre précieuse présence le rendez-vous d’aujourd’hui.

Notre lieu de rencontre de ce jour, c’est-à-dire le Chant d’oiseau, appartient à l’Institut des artisans de Justice et Paix (IAJP). C’est tout un symbole qui n’a sûrement pas dû échapper aux organisateurs de cette rencontre qui ont su comprendre très tôt que par le dialogue interreligieux, nous contribuons à la paix dans le monde, à la réduction de l’injustice et à l’élargissement de la miséricorde entre les hommes. Nul autre lieu que celui-ci ne semble indiqué pour abriter nos assises.

L’histoire des religions est souvent jonchée de trop de querelles, de disputes, voire malheureusement, de guerres. Si à un moment donné cela pouvait se justifier, il n’en est plus de même aujourd’hui où la compréhension que nous avons des différentes religions est qu’elles visent toutes le même objectif ou presque, c’est-à-dire l’accomplissement de l’Homme. Mes nombreuses promenades sur le Net et plus précisément sur le site de Chrétiens pour changer le monde  m’ont amené à découvrir un jour, la réflexion d’une religieuse française de la communauté des dominicaines qui disait : " Tout homme est religieux. Chacun cherche à arriver au haut de la montagne ; mais, selon son histoire, l’endroit où il est né, il emprunte un sentier différent de celui des autres. Regardons le bout du chemin et nous serons OK. " Si je veux laisser à la précieuse religieuse la responsabilité de sa première affirmation qui veut que tout homme soit religieux, je n’en soutiens pas moins tout le reste de sa réflexion. Les religions sont les voies diverses que nous empruntons selon nos origines, notre éducation, notre entourage, nos sensibilités, nos cultures, etc. pour nous rapprocher de Dieu.

De nos jours, l’on reconnaît de plus en plus la nécessité de respecter la diversité culturelle donc la diversité religieuse. Le 21 mai, par exemple, est la journée internationale de la diversité culturelle. Cette année 2008 est l’année internationale des langues. C’est feu Bernardin Cardinal Gantin, homme de grande culture, de grande foi et de grande sagesse qui disait au mois d’août dernier au colloque de l’UNESCO, au CIC ici même à Cotonou, dans son message lu par le Père Alphonse Quenum, recteur de l’UCAO, je cite " la religion est un élément constitutif essentiel de la culture ". Dans ce même discours feu Cardinal Gantin indiquait que, dans le cadre du respect de la diversité religieuse, la rencontre d’Assises qui a eu lieu en 1986, sous l’égide du pape Jean-Paul II, est un jalon important " dont on n’a pas encore mesuré toute la portée ". Jean-Paul II, on s’en souvient, à l’occasion d’une de ses deux visites dans notre pays, a tenu à aller saluer nos deux plus hauts dignitaires du culte Vodoun de l’époque, j’ai nommé son Eminence Daagbo Hounon et son Eminence Sossa Guêdenguê. Mais le colloque même de l’UNESCO que je viens d’évoquer est un autre jalon important, du moins pour nous au Bénin, puisqu’il avait déjà pour thème : " Le dialogue des religions endogènes, du christianisme et de l’islam au service de la culture de la paix en Afrique " ! D’une certaine façon, nous pouvons prétendre que la table ronde de ce jour est un fruit de ce colloque, même si l’ouverture aux autres est une constante, depuis onze ans, de la démarche de fond du mouvement Chrétiens pour changer le monde dont je suis avec intérêt l’évolution depuis quelque temps.

Ce qu’indique clairement le programme de la journée, c’est que nous sommes ensemble pour nous reconnaître les uns les autres, tous autant que nous sommes, comme des croyants en Dieu. Et sur cette base, nous allons nous parler en toute confiance, nous allons nous écouter les uns les autres avec respect, pour mieux nous connaître, mieux nous accepter tels que nous sommes réellement, avec nos différences, avec nos singularités, mais surtout avec nos ressemblances, avec ce qui nous rapproche, nous unit, puisqu’avant tout nous sommes des enfants de Dieu. Sur cette même base, il nous est proposé d’accepter de prier ensemble, suivant ainsi l’exemple qui nous est donné depuis 1986 à Assises et qui indique une direction dans laquelle l’humanité entière devra de plus en plus s’engager si elle veut tout simplement continuer à vivre. Cette direction est qu’il est plus que temps que les hommes en arrivent enfin à cesser de s’exclure les uns les autres. De tout mon cœur, je voudrais espérer que ce programme de la table ronde sera mis en œuvre avec succès, dans la plus grande convivialité, dans la concorde et dans la fraternité qui sied à des gens qui se considèrent parfois comme les fils d’un même Père. C’est avec cet espoir, qui en mon cœur est déjà une certitude, que je déclare ouverte la table ronde sur le thème : " Le dialogue interreligieux : en finir avec toutes les formes d’exclusion ". Je vous remercie.

Pour en savoir plus sur le déroulement de cette journée, voir le site du mouvement Chrétiens pour changer le monde (CPCM)

http://www.cpcm-benin.org:80/spip.php?article43&var_mode=calcul

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