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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 12:45

Une mobilisation internationale à l’occasion de la marche Jansatyagraha de 100.000 pauvres en Inde, sur le thème du "droit d’accès aux ressources naturelles (terre, eau, forêts, semences) en vue d’un nouveau type de développement respectueux de l’homme et de la nature".


En ce XXIème siècle, un milliard d’individus sont sous-alimentés, un être humain meurt des conséquences de la faim toutes les 4 secondes, soit 25 000 par jour.
La moitié des habitants de notre monde sont agriculteurs, les 3/4 d’entre eux travaillent encore uniquement à la main. Assurer à ces paysans les conditions requises pour qu’ils puissent vivre de leur dur labeur est l’un des enjeux majeurs d’un développement durable. Au delà de l’Inde qui compte 70 % de paysans, c’est un défi planétaire pour un partage équitable des richesses, une cohabitation harmonieuse de tous les Terriens, des villes vivables, une agriculture respectueuse de l’environnement, une économie localisée et, finalement, pour que la violence ne soit pas la seule alternative de millions de pauvres, affamés, spoliés, déplacés et n’ayant plus rien à perdre.


Gandhi avait mobilisé l’immense force de la non-violence pour obtenir l'indépendance de l’Inde, le leader indien Rajagopal P.V. la canalise aujourd’hui pour promouvoir la justice sociale. En 1991, il a créé Ekta Parishad, mouvement qui compte actuellement plus d'un million de sympathisants. Ce syndicat fédère 380 organisations locales représentant les sans-voix de l'Inde et forme des animateurs sociaux "aux pieds nus" qui aident les plus pauvres à prendre leur destin en main. Rajagopal organise des padyatra, marches pacifiques pour défendre les droits des plus démunis.


L’objectif principal est que les paysans et les tribaux puissent vivre décemment de leurs activités agricoles et traditionnelles au lieu d’être contraints à émigrer vers les centres urbains - gonflant ainsi la population de bidonvilles gigantesques et insalubres - ou alors se suicident, irrémédiablement endettés par l’acquisition d’engrais, pesticides et semences OGM qui n’ont pas tenu leurs promesses de prospérité. 150 000 agriculteurs se sont suicidés en Inde ces dix dernières années.


Avec une discipline exemplaire, en octobre 2007, 25.000 personnes ont marché pendant un mois, parcourant les 350 km reliant Gwalior à Dehli, pour forcer le gouvernement à reconnaître leurs droits à la terre, à l’eau et à la forêt. Les résultats de cette grande marche appelée Janadesh (Verdict du Peuple) ont été nombreux : les plus significatifs sont l’adoption d’une loi forestière protégeant les populations indigènes, la création d’un comité national pour la réforme agraire et la distribution de terres à des dizaines de milliers de cultivateurs. Cette action a intensifié la formation de milliers de jeunes ruraux à l’action non-violente et l’émancipation des femmes. Beaucoup reste à faire pour que cette loi soit mise en œuvre effectivement par les autorités locales.


La prochaine marche non-violente, prévue par Ekta Parishad du 2 octobre 2011 au 2 octobre 2012, rassemblera 100 000 marcheurs. Son nom est Jansatyagraha, ou action non-violente du peuple pour la justice.

Un réseau international se constitue pour que des actions non-violentes simultanées et concertées (marches, sit-in, chaînes humaines, heures de silence, etc.) soient menées sur plusieurs continents en 2012 en lien avec la marche indienne, et particulièrement entre le 2 octobre (journée internationale de la non-violence) et le 17 octobre (journée internationale de lutte contre la misère).


Au-delà des revendications et propositions locales qui seront présentées lors des actions d’octobre 2012, l’objectif international des actions sera le droit d’accès aux ressources naturelles (terre, eau, forêts, semences) en vue d’un nouveau type de développement respectueux de l’homme et de la nature. S’y grefferont peut-être un ou quelques autres objectifs internationaux qui restent à définir, par exemple :

  • faire reconnaître par les organismes internationaux le droit de souveraineté alimentaire, prioritaire sur les droits du commerce,
  • imposer la transparence, puis la régulation des investissements et acquisitions dans le domaine foncier,
  • affirmer l’illégitimité et contester la représentativité des régimes minés par la corruption,
  • renforcer la lutte contre les paradis fiscaux, etc.

Tous les mouvements et associations soucieux de justice et de développement durable à travers le monde sont invités à se joindre à cette mobilisation internationale. Les croyants notamment sont invités à organiser ensemble une mobilisation interreligieuse.

 

Rajagopal portraitRAJAGOPAL P .V ., disciple de Gandhi, président du mouvement Ekta Parishad (Forum de l’Unité en hindi), porte parole des paysans, des tribaux et des sans caste  pour la défense de leurs droits fondamentaux à la terre, à l’eau, à la forêt et à une existence dans la dignité.

Originaire du Kerala et célèbre danseur de khatakali, Rajagopal quitte la scène à vingt ans pour devenir ingénieur agricole. Il découvre, aux hasards d'une tournée sur les pas de Gandhi, les ravages que peuvent faire la modernisation et l’industrialisation sauvage : «Toute une frange de la société est mise de côté, les paysans sont chassés de leurs terres sans aucune compensation par les multinationales, l’agriculture intensive et l’extension des zones bâties. Les tribaux, ces aborigènes premiers habitants de l'Inde, doivent quitter leurs forêts ancestrales, expulsés par un gouvernement qui préfère exploiter les ressources en bois et en minerais ou aménager des parcs nationaux pour les touristes ».


Pour tout contact : Gandhi International, (site en chantier)

 

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