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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 18:49

Jacques Gaillot atteindra 75 ans en septembre 2010, âge qui est, pour les évêques, celui de la retraite. Il remettra alors sa démission à l’Eglise-institution et continuera ses engagements en qualité d’évêque émérite, titre officiel de tout évêque hors charge. A cette occasion, les « Amis de Jacques Gaillot » se réuniront autour de lui, à Paris, pour une journée de fête et d'amitié, le samedi 18 septembre 2010.

Au sud de Sétif, dans l’Est algérien, Partenia fut un siège épiscopal sans limite territoriale précise. On ne connaît pas sa date de fondation. A l'époque de saint Augustin (IVe siècle), il figurait dans la «Mauritanie Sitifienne», autrement dit dans la région de Sétif, sur les hauts plateaux de l'actuelle Algérie, mais on ne connaît pas sa localisation exacte. Aujourd’hui toute trace a disparu sous les sables.

En 484, Hunéric, le roi des Vandales, chrétien arien (et non fidèle du pape) envahit le pays et convoque les évêques en son palais de Carthage. Rogatus, évêque de Partenia, sera persécuté et exilé.

jacques_gaillot_dix-ans-apres.jpgEnsuite ? Il fut accordé en évêché de référence à Jacques Gaillot qui, en janvier 1995, fut relevé de sa charge d’Evreux par les autorités vaticanes sous prétexte qu’il prenait des engagements considérés comme politiques et sans coordination avec les autres évêques de France. Comme Partenia n'existait plus, il devient le symbole de tous ceux qui dans la société comme dans l'Eglise ont le sentiment de ne pas être pris en considération. C'est un immense diocèse sans frontières où le soleil ne se couche jamais.

Pour l’instant, concrètement, ce diocèse c’est un homme et ses engagements internationaux en faveur des discriminés de toute sorte, les livres qu’il a écrits, un site (lien), un forum mais peu actif qui s’y trouve, une association d’« Amis » présidée par Gérard Warenghem, missionnaire spiritain. On imagine, tout autour de lui, une myriade de bénévoles et militants engagés dans le social et l’humanitaire.

Mais c’est aussi un diocèse sans budget, sans conseil ni équipe diocésaine, qui ne fait pas synode, qui n’organise pas de culte, qui ne diffuse pas de bulletin, sans homélies dominicales de son évêque, sans fidèles aussi venus tout simplement prier et faire culte.

L’aventure numérique de Partenia ne semble pas avoir été au-delà d’un effet de vitrine et d’une actualité centrée sur les activités temporelles de son évêque. Or, nous pensons que l’on peut aller beaucoup plus loin dans cette voie ainsi que les unitariens francophones l’on prouvé avec une Eglise qui fonctionne entièrement sur la Toile (lien), avec toutes les activités qu’on peut attendre d’une Eglise habituelle.

Il est probable que le Vatican ne nomme pas de successeur. Mais alors pourquoi ne pas appliquer l’ecclésiologie tant demandée à corps et à cris par les catholiques réformateurs : le retour à l’élection d’un évêque par les fidèles et la présentation de l’élu au peuple assemblé ? Autre scénario possible : la mise en place d’un conseil chargé de gérer le diocèse en attendant un nouvel évêque.

Dans un acte de dérision, Rome a accordé un diocèse qui n’existait pas concrètement, mais, ô miracle ! Dame Internet est capable de faire fonctionner une telle institution et de mettre ce diocèse au service du monde entier – ou bien, plus modestement, aux fidèles francophones qui ne sont pas reliés à un diocèse pour des raisons de distance géographique ou de désaccord.

Pourquoi ce diocèse n’a-t-il pas pris sur la Toile toute la place qu’il pouvait prendre ? Quelle sera l’avenir de ce diocèse ? de ce morceau d’Eglise finalement donné comme institution aux catholiques progressistes opposés à Rome … Pour une fois que Rome accorde quelque chose à cette mouvance revendicatrice !

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