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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 19:12

Chaque ville européenne sait mettre en avant les héros de son histoire. Il en va de son image de marque, de son identité et de son tourisme. Des associations d’historiens locaux et d’universitaires reçoivent l’aide des municipalités. A l’occasion du Colloque internationale organisé par l’Association Giorgio Biandrata à Saluzzo, les 21-22 mai 2010 (lien ), ce fut une mise en relation entre plusieurs villes de mémoire : celle de Saluzzo où naquit G. Biandrata, Villanueva de Sijena, la ville natale de Michel Servet en Aragon (représentée par Sergio Baches Opi, secrétaire général de l’Instituto de estudios sijenenses Miguel Servet) et Genève (en la personne du pasteur Vincent Schmid, titulaire de la chaire du temple « cathédrale Saint-Pierre »).

Genève

Situé au coeur du Parc des Bastions, en plein centre ville, le Mur des Réformateurs (ou Monument international de la Réformation) a été construit en 1909, année du 400e anniversaire de la naissance de Jean Calvin (l'un des initiateurs de la Réforme protestante) et année du 350e anniversaire de l'Académie de Genève (ancêtre de l'université). Ce mur est adossé à l'une des murailles qui entourent la colline de la vieille-ville de Genève. Les quatre grandes figures du mouvement protestant sont représentées au centre du mur et ont une hauteur de cinq mètres : Guillaume Farel (l'un des premiers prêcheurs protestants), Jean Calvin, Théodore de Bèze (successeur de Calvin) et John Knox (initiateur du culte presbytérien en Ecosse), tous quatre vêtus de la robe de Genève et tenant la Petite bible du peuple chrétien à la main. Derrière elles, on peut lire la devise de la Réforme de Genève : Post Tenebras Lux, Après les ténèbres, la lumière.

 

Geneva_monument_international_de_la_reformation.jpg

 

De part et d'autre des figures centrales se trouvent les statues et bas-reliefs représentant les grandes figures protestantes des différents pays calvinistes et des éléments cruciaux dans le développement du mouvement : À gauche du groupe central, l'amiral de Coligny pour la France, Guillaume Ier Le Taciturne pour les Pays-Bas et Frédéric-Guillaume de Brandebourg, protecteur des réfugiés huguenots, pour l'Allemagne. À droite du groupe central se trouvent Roger Williams pour la Nouvelle-Angleterre, Olivier Cromwell pour la Grande-Bretagne et Itsvan Bocskay pour la Hongrie. Aux extrémités respectives de l'esplanade faisant face au monument, deux stèles rappellent le souvenir de Martin Luther, l'instigateur du protestantisme, et d'Ulrich Zwingli, l'un des hommes qui ont converti la Suisse à celle-ci.

 

Le 3 novembre 2002, lors de la fête de la Réformation, ont été gravés dans la pierre du mur le nom de trois autres précurseurs de la Réforme : Pierre Valdo, John Wyclif, Jean Hus et celui de la première femme à y figurer, au titre de théologienne et historienne de la Réforme, Marie Dentière, originaire de Tournai. D'une longueur de cent mètres, le mur est un voyage à travers un demi-siècle d'histoire du protestantisme. L'ensemble est protégé par une pièce d'eau rappelant le fossé des anciennes fortifications.

 

En plus, en avril 2005, un Musée international de la Réforme (lien ) a été ouvert dans la prestigieuse maison de Gédéon Mallet, Cette demeure bourgeoise date de 1722 et a été construite par le descendant d’une famille huguenote réfugiée à Genève au XVIème siècle, sur l’emplacement même du cloître de Saint-Pierre où les Genevois adoptèrent la Réforme en 1536.

 

Et puis, à l'écart, sur les pentes de la colline de Champel, en repentance des calvinistes, la stèle dédiée à l'Espagnol Michel Servet érigée le 1er novembre 1903 sur le lieu de son martyr.

 

Villanueva de Sijena (Aragon, Espagne)


salaberri.gifL’Instituto de Estudios Sijenenses “Miguel Servet”, fondé en 1976 par D. Julio Arribas Salaberri (1911-1984), professeur de Commerce et fonctionnaire local (photo jointe), anime un musée consacré à Michel Servet dans sa maison natale ; le père de M. Servet était notaire royal desservant le Monastère de Sijena, au sud du village. Ce monastère avait été fondé en 1188 par la reine Doña Sancha, épouse de Alfonso II El Casto, et servit de panthéon pour la famille royale ; puis Doña Blanca, fille de Jaime II de Aragón, le donna à l’Ordre Saint-Jean de Jérusalem. L’institut est de statut laïc et à un caractère culturel. Il est activement soutenu par la municipalité d’une petite localité de 500 habitants, dans la région des Monegros, au nord de l’Elbe.


Un monument à Michel Servet y a été érigé en 1975 sur la place du village. Il est la réplique d’une des quatre statues qui ornent la façade de l’auditorium de l'Université de Saragosse, anciennement Ecole de Médecine et des Sciences. La statue représentant Michel Servet fut commandée à Dionisio Lasuén, grand sculpteur aragonais de la fin du XIXème siècle. Il représente le héros en penseur assis sur une chaise.

Saluzzo (Piémont, Italie)


saluzzo participants 4Le projet d’un colloque autour de la figure de G. Biandrata a été initié en 2008 par l’Association Giorgio Biandrata - Saluzzo, parallèlement avec la composition d’une pièce de théâtre par la Compagnie du Marquis avec Ugo Rizzato comme auteur et Vater Scarafia comme metteur en scène : « Giorgio Biandrata : la Volpe ed il Leone » (le renard et le lion).

 

Quelques participants du colloque en visite de la Casa Cavassa, photo J.-C. Barbier

 

Cette association a été fondée par Gigi Ferraro, un journaliste italien de rang national, et a reçu le soutien d’universitaires de Turin réunis autour de Massimo Firpo qui y enseigne les sciences des religions et d’universitaires de Gêne. Sergio Carletto, directeur du CeSPeC (centre d’étude sur la pensée contemporaine) à l’université de Turin fut la cheville ouvrière de ce colloque.

Par leur participation à ce colloque, les chrétiens unitariens d’Italie, de Transylvanie et de France ont montré leur sensibilité à l’histoire des Réformes protestantes du XIVème siècle européen où leur confession émergea, en Pologne et en Transylvanie, du courant anti-trinitaire.

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