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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 17:29

La famille Magara

Fils d’un chef local, Patrick Magara a été d’abord pasteur d’une Eglise adventiste du 7ème jour " le Pacte de Grâce ", avec deux douzaines de fidèles. Il a été aussi le secrétaire général de l’Alliance chrétienne pour l’Afrique de l’Est, institution qui regroupe des Eglises de diverses confessions pour la promotion de la Bible.

A ce titre, il a été envoyé en formation en 1999, pour deux ans, dans un séminaire non confessionnel de Philadelphie. Il découvre l’unitarisme grâce un ami unitarien-universaliste américain rencontré par hasard dans une épicerie. Il en apprécie la liberté de culte, le fait que les dirigeants ne traitent pas leurs fidèles comme des enfants ; " l'idée que Dieu est en chacun de nous est séduisante " ajoute-t-il.

De retour en Afrique, il a dit à ses collègues que " nous devons respecter toutes les religions ". Il y a maintenant soixante-dix-huit congrégations unitariennes dans cette région, avec plusieurs milliers de membres. En plus celles-ci mènent des activités pré-scolaires, scolaires, gèrent de petits orphelinats, un cabinet médical est en projet, etc.

L’habitat est dispersé et les congrégations sont de petites communautés. Les rencontres se font néanmoins assez facilement grâce au téléphone portable.


Patrick Magara à la rencontre de l'International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) à Oberwesel, en Allemagne, en novembre 2007.

P. Magara, 63 ans aujourd’hui, vit toujours dans sa ville natale de Sengera, un village de 1 500 habitants à demi-heure de route
au sud de la ville de Kisii. Il y a l’électricité mais non la connexion à l’Internet. Il est souvent habillé dans un costume croisé avec col pastoral. On l’appelle familièrement " bishop " (évêque), mais sans qu’il ait eu pour cela une ordination spéciale.

Sa première épouse, Theresa Magara, 54 ans, vit avec 5 de leurs enfants ; parmi eux, Justine Magara, qui supervise un deuxième groupe de congrégations dans le district de Kisii. Il vit avec sa seconde épouse, Alice Magara, âgée de 45 ans, laquelle anime sa propre congrégation. C’est elle qui assure le courrier électronique de l'Eglise à partir des cyber-cafés de la ville de Kisii ; très dynamique, elle seconde efficacement son mari.

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 17:06

Dans d’autres régions du Kenya


En dehors du pays kisii, une douzaine de congrégations existent dans la vallée du Rift, notamment chez des éleveurs masai et samburu ; et une douzaine d’autres sur les hauts plateaux du Nord du pays. L’unitarisme kenyan est devenu multi-ethnique.


John K. Mbugua, un Kikuyu, directeur de congrégations dans le centre du Kenya et exerçant la profession de conseiller psychologique, est un presbytérien qui s'est converti à l'unitarisme car séduit par son principe d’égalité et d'inclusivité. "Je n'avais jamais entendu parler de l'unitarisme-universalisme, mais quand il m'a dit qu'il était une foi dans laquelle tout le monde était égal aux yeux de Dieu, j'ai été emporté. Mon cœur a éclaté. Même les hindous, les bouddhistes, les pratiquants des cultes traditionnels. Tous sont égaux. Maintenant, nous sommes tous réunis par la foi". Eliza, sa femme, animatrice d’une congrégation de 70 membres au nord de Nairobi, insiste sur cet aspect intégrateur : "Ce que nous leur disons, c'est que si vous devenez un unitarien-universaliste il n'y a pas de différence entre un Kikuyu, un Masai, ou un Luo. Ils sont tous les mêmes aux yeux de Dieu. Ce message résonne vraiment pour les gens.". L’unitarisme est une foi sans frontière comme aime le dire le président de l'UUA, le révérend William G. Sinkford.



Après tout un périple en milieux ruraux, la tournée s’est achevée par la région de Nairobi, avec la visite, à Ruiru, d’un orphelinat d’enfants dont les parents ont été victimes du Sida -


L’Unitarian Universalist Council of Kenya (UUCK, présidé par Patrick Magara) et les autres groupes localisés à Nairobi et dans le centre du pays ont convenu d’une instance nationale, la Kenyan Unitarian Universalist Council (KUUC) *. Celle-ci est présidée par Ben Macharia, 44 ans, un ancien catholique. Ben Macharia n’hésite pas à évoquer une rébellion silencieuse contre les Eglises chrétiennes "Les gens aspiraient silencieusement à une religion libérale, à une ouverture d'esprit en matière de religion. Maintenant il y a un choix et ils se sentent les bienvenus … Telle est la force motrice de notre foi".
* ajout du 18 août 2011 - finalement la coordination ne s'est pas concrétisée et la KUUC ne concerne que les groupes de Nairobi et de sa région.


The Unitarian Community Children’s Center in Ruiru. Cette ville est une agglomération dortoir de Nairobi, en grande banlieue, au nord-est de la capitale, sur un axe important à la fois routier et ferroviaire. La zone se consacre à la caféiculture, mais l’agglomération croit très vite et était estimée à 220 000 habitants en 2005. Ce centre est dirigé par Eliza Nyambura (en tailleur rose sur la photo) et accueille 85 enfants, dont le quart sont atteints du Sida. Ils portent tous un chandail de couleur rouge en guise d’uniforme scolaire.

Les congrégations dans le centre du Kenya, à la différence de ceux du pays kisii et de la vallée du Rift, bénéficient de la participation de professionnels de la classe moyenne, y compris de médecins, d’infirmières, de travailleurs sociaux et de fonctionnaires. Mais les unitariens se rencontrent dans un café ou chez un membre et n’ont pas encore de lieu de culte. Le mouvement y est donc peu visible et, le peuplement étant très composite, il faudrait du matériel de propagande en langues locales.

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 07:39

L’Eglise unitarienne universaliste du Kénya (Unitarian Universalist Church of Kenya, UUCK - en fait une Eglise chrétienne unitarienne) a mené, ce mois de juillet, une campagne d’évangélisation dans les ethnies voisines du pays kisii où elle s’était jusqu’alors développée.

Cette initiative a débouché sur de nouvelles implantations : en pays samburu, à Kodia, avec le révérend Jackson ; en pays kipsgis, à Kericho, avec le révérend Samwel Rotich ; et en pays massai avec le révérend Moses Mbatitu.

Ce faisant, cette Eglise déborde de son berceau d’origine et acquière une dimension pluriethnique. Elle se développe en milieu rural. Par ses activités sociales, elle aide les orphelins.

Pour plus ample information sur cette Eglise, voir nos articles sur le Kénya à la rubriqueen Afrique ".

le révérend Patrick Magara, appelé affectueusement "bishop", fondateur de l'UUCK (photo Jean-Claude Barbier, prise à Oberwesel lors de la rencontre de l'ICUU en novembre 2007).

 

 

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9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 11:10
Depuis l’annonce de la réélection du président sortant, plus de 1 000 personnes ont été tuées et 250 000 à 300 000 déplacées. Les violences touchent principalement la capitale, Nairobi, et le pays luo (ethnie du candidat outsider) et la Vallée du Rift (Ouest du Kenya). Mais, le danger est généralisé car les migrations internes font que les populations se sont très largement entremêlées.


Dans la nuit de jeudi à vendredi à Kisii, dans la province de Nyanza, quatre personnes ont été tuées (dont deux à la machette) lors des affrontements intercommunautaires.


Une Eglise unitarienne existe dans les milieux ruraux kisii. Nous avons parlé de cette Eglise qui nous est chère et de la civilisation des hauts-plateaux kisii dans des messages précédents, du 4 au 9 janvier (voir notre rubrique "en Afrique")


Source : Quotidien Le Soleil (Sénégal), édition multimedia du samedi 9 février,
http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=33384

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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 10:59

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Pour les séjours longs, les touristes préfèrent la ville de Kisumu (3ème ville du pays et capitale du pays luo) qui dispose d’hôtels de luxe avec vue sur le lac Victoria et offrant des séjours confortables. 


Toutefois, les curieux qui aiment découvrir le Kenya en dehors des principaux flux touristiques peuvent apprécier la belle ruralité du pays kisii dont les terres d’altitude offrent un climat très agréable.

 

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La petite ville de Kisii dispose d’un aéroport à partir duquel, les touristes peuvent découvrir les magnifiques paysages bocagers des Hautes terres de l’Ouest kenyan, puis le traverser vers l’est et plonger sur le Masai Mara,  l’une des plus importantes réserves de faune du pays, par Lolgorien (une arrivée bien plus belle que par Narok).



Les unitariens ont une Eglise en pays kisii. Pour contact
révérend Patrick Magara

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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 10:30
statuettes-en-pays-kisii.jpgkisii-chess.jpg à l'image d'un pays densément peuplé, laborieux, imaginatif et accueillant, malheureusement victime d'une politisation ethnique.
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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 09:31
Un artisanat traditionnel de sculpture s’est développé en rapport avec le flux touristique dont bénéficie le Kénya grâche à sa richesse en faune. Les artisans mettent à profit le magnifique calcaire du pays kisii, facile à travailler, coloré, et se lissant comme du marbre pour en faire des silhouettes d'animaux, de personnes ou des objets utilitaires.  

Cette pierre calcaire est généralement blanche, mais peut prendre des teintes rosées, voir rouge, ou encore ocre et grise. 

La production d’objets en pierre de Kisii permet a un nombre important de personnes de vivre. En effet, tout est réalisé à la main de l’extraction des pierres (sur 20 km2) à la finition. 

L'Ong Au-delà des Frontières, qui importe ses objets en France, soutient trois groupes différents pour leur approche humaniste (soutien de séropositifs, intégration de personnes d’origines différentes y compris des handicapés, etc.) et pour l’excellente qualité de leur travail. En achetant les produits en pierre de kisii vous permettez à de nombreux artisans de vivre dignement de leur travail, de payer les frais de scolarité des enfants et de bénéficier d’ une couverture médicale. Des Ong anglo-saxonnes font également de même, comme par exemple Ten Thousand Villages (Dix mille villages).

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On peut ainsi se procurer une vache blanche et noire en pierre de Kisii (10 cm de longueur, au prix de 8 euros), d’autres animaux comme des chats également en blanc et noir, des objets utilitaires comme des pot à crayons en pierre noire (dimensions: Ø=6 x H=12 cm, 12,70 euros), des coupes, des plats carrés, ou bien des assiettes (par exemple une coupe de 15 cm de diamètre à 13,15 euros), des boîtes (dimensions: Ø=6 x H=12 cm, 24,50 euros), de jolies vases (20 cm de haut, 21,60 euros), etc.


undefinedEt si vous aimez les gammes allant de l'orange au rouge sombre : des hippo rouges (10 cm de longueur, 14,80 euros) – ou encore des hippo transformés en bougeoirs -, des cœurs (7,80 euros pour un cœur de 5cm, 13,80 euros pour un cœur XL 7cm x 6,5), etc.


Les prix sont donnés avec envoi compris.


Au-delà des frontières
, 106 Rue Amelot 75011 Paris, Correspondance : 1 rue Oberkampf - 75011 Paris -
audeladesfrontieres@hotmail.com


Les mêmes produits sont également mis en vente sur d’autres sites du commerce équitable : ShopmaniaMarché équitableEco sapiens, Inakis, Comptoir éthique, etc. Au niveau du Kenya, voir aussi " Dix mille villages " (mais les prix sont donnés en dollars) qui présente des sculptures avec des personnages : couples mère-enfant et père-enfant, des personnes en train de danser en groupe, etc.

Les unitariens ont une Eglise en pays kisii (à Kisii-Etono).
Pour contact : révérend Patrick Magara

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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 16:27
Le pays kisii, au Kenya, où existe une Eglise unitarienne qui a été victime elle aussi de la flambée des récentes violences post-électorales au Kenya, s’est organisé sur les hautes terres dans l’ouest du pays, à l’est du lac Victoria. Les Kisii sont des agriculteurs pratiquant une culture intensive avec habitat dispersé dans un système de bocage . C’est dire que les densités y sont particulièrement élevées.
 

le-pays-kisii--les-hautes-terres-de-l-Ouest-du-Kenya.jpg

 


La principale ville, Kisii, du même nom que l’ethnie, avait 25 634 citadins au recensement de 1999, auxquels s’ajoutaient 33 614 ruraux habitant dans le périmètre de la " Municipality ". L’ensemble de ce périmètre est estimé aujourd’hui à 70 368 habitants, le taux de croissance annuel de la ville étant de 2,72%.


Mais la ville, qui est en fait un gros bourg rural, enfle considérablement les jours de marché (tous les lundi et jeudi) jusqu’à tripler ses effectifs. Les autres centres semi-urbains prennent aussi toute leur importance le jour de leur marché, lequel est fixé de façon à ce qu’il y ait complémentarité avec les autres marchés voisins.

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Les Kisii du Kenya étaient estimés à 1 582 000 en 1994 (I. Larsen BTL) et se trouvaient principalement dans le district de Kisii, mais aussi émigrés en dehors de leur zone d’implantation dans la province de Nyanza (dont fait partie le district de Kisii), le sud du golfe de Kavirondo et la région Sud-Ouest. Ils parlent le gusii (orthographié aussi guzii, ekegusii, ou appelé le kisii, le kosova). Il s’agit d’une langue bantou qu’on retrouve aussi en Afrique de l’Ouest (en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone). Elle appartient à la famille Niger-Congo, au sous-groupe Benue-Congo et à la branche Bantu.


Ils sont entourés de populations non-bantou : les Luo (des populations nilotiques dont le territoire donne sur les rives du lac Victoria) et les éleveurs massai en frontière avec la Tanzanie (dont le groupe Kipsigis qui sont les voisins immédiats à l’est des Kisii). Les relations de voisinages tournent parfois / souvent au conflit, notamment entre éleveurs et agriculteurs, le bétail pouvant causer des dégâts. Les élections (où les Kisii sont solidaires avec les autres groupes bantu dont les Kikuyu) enveniment ces relations déjà conflictuelles .


Selon l’agence chinoise Xinhua des affrontements entre les Kisiis et les Kalenjins (dont font partie les Massaï Kipsigis), qui se déroulaient dans l'ouest du Kenya depuis novembre 1991, se sont intensifiés en mars 1992 dans la ville de Kisii, où ils ont causé la mort de cinq personnes. Le groupe d'opposition Forum for the Restoration of Democracy a affirmé qu'une armée " privée et personnelle " appelée Kalenjin Liberation Front, loyale au président, était responsable des affrontements qui ont forcé des milliers d'habitants de Molo appartenant aux tribus kikuyu, kisii et luo de quitter leur maison (Daily Telegraph 1er mai 1992).


Un article publié par l'Associated Press (AP) le 21 octobre 1997 mentionnait que cinq personnes ont été assassinées et que des maisons ont été incendiées à la suite de conflits fonciers entre des Kisiis et des Luos, dans l'ouest du Kenya. C’était à la veille d’élections. A la même période, plusieurs articles ont fait état d'actes de violence commis contre des membres de la tribu kisii par des membres de la tribu kalenjin, dont font partie les Kipsigis (AI 10 juin 1998), qui est associée au parti au pouvoir, soit l'Union nationale africaine du Kenya (Kenya African National Union - KANU) (Daily Telegraph 1er mai 1992), au cours des premiers mois de 1992 (ibid.; BBC 20 mars 1992; Xinhua 18 mars 1992).


Informations recueillies par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (dont le siège est à Ottawa).

La démocratie "occidentale", avec son mode électoral au suffrage universel et à chambre unique (une assemblée nationale seule souveraine), est-elle capable de gérer une mosaïque ethnique ? Les Kisii, après bien d'autres populations d'Afrique noire en font les frais. Combien de morts pour un principe dit démocratique mais appliqué bêtement et assurément inadapté aux réalités du terrain.

La tradition unitarienne a toujours dénoncé les dogmes abstraits ; elle a aujourd'hui à dénoncer aussi les principes également abstraits quii mènent sur le terrain au désastre. La démocratie OUI bien sûr, mais à la condition qu'elle soit intelligente dans ses applications et innovante en fonction des réalités qu'elle se doit de réguler.


Pour aider l'Eglise unitarienne en pays kisii ; contact : révérend Patrick Magara  

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5 janvier 2008 6 05 /01 /janvier /2008 10:26
Oberwesel--ICUU--le-bishop-des-Kissi--K--nya---PB041200.JPGLe révérend Patrick Magara, fondateur et chef spirituel de l’UUCK lors de la rencontre de l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) à Oberwesel, en Allemagne, du 1er au 6 novembre 07. Photo Jean-Claude Barbier

L’Unitarian Universalists Church of Kenya (UUCK), implantée en pays Kisii, a été victime des derniers évènements post-électoraux du pays, lesquels ont fait 360 morts *. Avec les Kikuyu, les Kamba et Meru, et d’autres groupes ethniques de langue " bantou ", tous les Kisii sont censés soutenir le président sortant du fait des solidarités tribales, qu'ils aient ou non effectivement voté pour lui. Leurs voisins Luo s’en sont donc pris à eux.
 

* ndlr : au 9 janvier, les estimations étaient de 600 morts et 25 500 déplacés

Au village de Kaplsabet, les maisons ont été brûlées, dont celles des unitariens et de leur pasteur (Jérémie Ontiri Ombati) ; et deux enfants du pasteur sont portés disparus. Dans de nombreux villages, les habitants sont contraints à rester barricadés dans leurs maisons, ou bien doivent fuir dans les marais ou les forêts afin de fuir les hordes vengeresses. Dans les centres urbains, à Kisumu, Eldoret et Nairobi, des unitariens sont parmi les massacrés.

L’UUCK gère des orphelinats. Elle lance un appel à aide. Pour contact (écrire en anglais) :
Sarahorphans@yahoo.com 

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4 janvier 2008 5 04 /01 /janvier /2008 08:36
Chaque établissement humain valorise des appartenances lignagères et sociétales. Il s’avère que dans de nombreux pays les communautarismes ethniques ou religieux ont de l’importance. Les pays occidentaux ne sont pas exempts de ces identités, loin de là. L’explosion des Balkans est là pour nous le rappeler avec le drame du Kosovo, mais aussi les guérillas corse en France et basque en Espagne, les pressions islamistes, les communautarismes Nord-Américains, etc.


Dans de nombreux pays d’Afrique noire, les ethnies, si elles continuent encore à se distinguer par leurs dialectes et leurs coutumes, s’insèrent dans des ensembles linguistiques et culturels beaucoup plus larges – et ceci bien avant la colonisation. Elle est beaucoup moins morcelée qu’on ne le dit habituellement. Ceci dit, les politiques coloniales, par réalisme, ont pris soin de reconnaître le fait ethnique et d’adopter le maillage administratif en conséquence.


Mais l’actuelle politique de " démocratisation ", impulsée par les Occidentaux au nom d’un modèle électoral supposé universel organise d’emblée une représentation nationale sur la seule base des simples individus sans tenir compte des appartenances communautaires. Alors qu’en France et dans d’autres pays un sénat " tempère " l’Assemblée nationale en valorisant les collectivités locales, la " démocratie " que l’on veut introduire en Afrique se caractérise par des élections qui font la part belle aux groupes majoritaires, ethniques et/ou religieux, et où les groupes d’appartenance ne sont pas représentés en tant que tels.


C’est là une pauvreté institutionnelle, une inadéquation entre les formes d’organisation de la société civile et le politique, et un manque total d’imagination politique alors que les institutions traditionnelles faisaient preuve, quant à elles, d’une grande adaptabilité en fonction des groupes concernés.
 


kenya-ethnic-1974.jpgA son tour, le Kenya tombe dans la guerre civile à propos d’enjeux électoraux.


Le christianisme unitarien s’est développé depuis plusieurs années en pays kisii, dans l’Ouest du pays, en limite avec le grand lac Victoria, à l’initiative du révérend Patrick Magara ; également à Nairobi, la capitale, avec un groupe de jeunes Luo. Or, le pays kisii (d’origine "bantou" comme les Kikuyu, l'ethnie du président sortant et supposé "réélu") fait partie de la province Nyanza où se trouvent aussi les Luo (l’ethnie du candidat outsider au président sortant) et la 3ème grande ville du pays, Kisumu. 

C’est dire combien nos amis sont exposés dans la situation actuelle.


Un séminaire de formation organisé par l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) pour les unitariens d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale était prévue à Nairobi pour le mois de février.

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